Patrice Talon en guerre contre les “Gayman”

Les Gayman, ces cybercriminels qui ont fait du Bénin leur  base arrière

Depuis quelques années, le Bénin est confronté à un fléau qui prend de plus en plus d’ampleur : la cybercriminalité. Ces dernières années, des groupes de cybercriminels, appelés les “Gayman”, ont fait de la destination Bénin un lieu de choix pour mener leurs activités illicites. Le gouvernement béninois a engagé une lutte sans merci contre le phénomène.   Selon le Procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), 1188 personnes sont actuellement en prison pour des faits de cybercriminalité. Depuis 2020, la juridiction a prononcé 360 condamnations pour le compte de l’année judiciaire 2020-2021, 451 condamnations pour l’année 2022, et 263 prévenus ont déjà été condamnés pour les mêmes faits en 2023.  Mais les conséquences de cette lutte  se font ressentir dans différents domaines de la société, notamment sur le plan économique et social.

La baisse de chiffre d’affaires dans certains secteurs d’activité

Des restaurants désertés, des commerces qui ferment, des investisseurs qui se retirent, voilà le   constat de la lutte contre la cybercriminalité menée par le gouvernement béninois du président Patrice Talon. Les “Gayman” ont été traqués sans relâche, jusqu’à la dernière limite de leur retranchement. Dans l’opinion publique les restent divergents concernant la traque. Si tout le monde retient que le phénomènes est à combattre, de nombreux citoyens n’hésitent pas à soutenir les cybercriminels. Cependant, cette lutte est largement soutenue par la population béninoise, qui aspire à restaurer la fierté identitaire de leur pays.

Les divergences d’opinions sur l’impact de la lutte contre la cybercriminalité

Dans la ville de Cotonou, poumon de l’économie béninoise la chasse aux cybercriminels n’a pas que des effets bénéfiques sur l’économie. En effet, certains secteurs d’activités, tels que la restauration, l’hôtellerie  et le commerce, les services , ont vu leur chiffre d’affaires chuter considérablement en raison de la diminution de la clientèle. Les jeunes cybercriminels étaient en effet de grands consommateurs de biens et services, et injectaient des sommes considérables dans l’économie béninoise, sans tenir compte des règles civiques et morales.

Malgré cela, certains acteurs économiques et sociaux béninois ne partagent pas cet avis. Pour eux, la cybercriminalité n’a pas un impact si important sur l’économie, et la situation économique du pays n’a pas été entamée. Pour beaucoup l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon en 2016, avait déjà régulé autrement le train de vie des béninois. C’est le cas de l’artiste musicien et jeune entrepreneur   Vincent Kakè, qui souligne que l’on peut gagner de l’argent de manière légale, sans avoir recours à la cybercriminalité. Il estime que la lutte menée par le gouvernement est nécessaire pour rétablir l’ordre et la morale dans la société béninoise.

La nécessité de rétablir l’ordre et la morale dans la société béninoise

Du coté des opérateurs économiques, ce n’est pas le moment des grandes affaires.  Seydou Abdoulaye, un boucher local, soutient également que la baisse de leur chiffre d’affaires n’est pas due à la lutte contre la cybercriminalité. Pour eux, la situation économique est la même qu’avant, et ils continuent à exercer leur activité professionnelle de manière normale. La lutte contre la cybercriminalité a également des répercussions sur le plan social. En effet, certains jeunes béninois sont tentés par la cybercriminalité car ils voient en elle une opportunité de gagner rapidement de l’argent. Selon eux, cette pratique est à décourager, mais elle ne peut être éradiquée complètement.

Pour lutter contre la cybercriminalité, le gouvernement béninois a mis en place plusieurs mesures. Il a notamment renforcé les contrôles aux frontières et collaboré avec les autorités internationales pour traquer les cybercriminels.  Le Bénin s’appuie sur une équipe technique qui avec du matériel de pointe te en collaboration avec l’OCRC traque les numéros et remonte toute la filière. Avec un  simple numéro , la triangulation est vite faite et la police met la main sur les indélicats rapidement.  Malgré les inquiétudes initiales, le gouvernement béninois a été clair sur sa volonté de ne pas laisser la cybercriminalité miner l’économie et la réputation du pays. Les autorités soutiennent cette  vaste campagne de lutte contre les cybercriminels, et malgré quelques critiques, cette action semble porter ses fruits.

Les enjeux pour l’avenir

Ces derniers jours , les enquêteurs  ont intensifié leur lutte contre les cybercriminels, en collaboration avec les forces de l’ordre et les services de renseignement. Des opérations ciblées ont permis d’arrêter plusieurs criminels présumés, tandis que des mesures ont été prises pour empêcher les activités criminelles en ligne. Selon des sources proches des autorités, cette campagne a déjà permis de réduire considérablement le nombre d’attaques informatiques et de fraudes en ligne. Les autorités béninoises espèrent que cette action aura un effet dissuasif sur les cybercriminels et les empêchera de s’attaquer à des cibles béninoises à l’avenir.

Cependant, certains économistes estiment que la campagne contre la cybercriminalité a également eu des effets négatifs sur l’économie béninoise, en particulier sur le secteur du tourisme. En effet, de nombreux touristes et investisseurs ont été dissuadés de venir au Bénin en raison de la réputation du pays en matière de cybercriminalité. Malgré cela, certains acteurs du secteur économique et culturel béninois estiment que la campagne contre la cybercriminalité est nécessaire pour restaurer la réputation du pays et créer un environnement plus propice aux affaires. Selon eux, il est essentiel de lutter contre la cybercriminalité pour garantir la sécurité des citoyens et des entreprises. C’est également l’avis de Scalioti, artiste musicien et entrepreneur de renom, qui a déclaré lors d’une interview : “Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que la campagne contre la cybercriminalité a nui à l’économie béninoise. Nous devons nous rééduquer et apprendre à vivre dans le respect des lois et des devoirs. Nous devons utiliser notre ingéniosité à bon escient pour développer notre pays”.

En définitive,  la campagne contre la cybercriminalité au Bénin suscite des débats animés. Alors que certains estiment qu’elle a été nécessaire pour protéger l’économie et les citoyens, d’autres pensent que cela a eu un impact négatif sur l’image du pays et son développement économique. Cependant, il est important de reconnaître que la lutte contre la cybercriminalité est un enjeu mondial, et que le Bénin doit faire sa part pour lutter contre cette menace. Il est également essentiel de trouver un équilibre entre la sécurité et la prospérité économique, afin de garantir un avenir meilleur pour tous les Béninois.