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Affaire Boko Homeky :   Un « fake putsch » selon Candide Azannai

Affaire Boko Homeky :   Un « fake putsch » selon Candide Azannai

L’ancien ministre délégué à la Défense nationale, Candide Azannaï, est sorti de son silence pour commenter le supposé coup d’État militaire du 27 septembre 2024 au Bénin. Dans une déclaration publiée ce mardi sur son compte Facebook, il critique vivement la version officielle des événements présentée par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) et le Procureur spécial, qualifiant ce prétendu putsch de « pure supercherie politique ».

Un coup d’État contesté

Selon les informations rendues publiques par le Procureur spécial de la CRIET le 25 septembre 2024, une tentative de coup d’État aurait été déjouée les 23 et 24 septembre. Le ministre Oswald Homéky et  Olivier Boko auraient été impliqués dans cette entreprise visant à renverser le pouvoir en place. Cependant, Candide Azannaï rejette cette version et exprime des doutes sur la crédibilité du récit officiel.

Il critique notamment la manière dont les accusations sont formulées, soulignant que le récit s’appuie sur des suppositions et des hypothèses plutôt que sur des faits concrets. « Ce prétendu coup d’État s’inscrit dans un registre d’hypothèses et de virtuel, loin de toute matérialité », écrit-il, insistant sur l’absence de preuves tangibles et d’actes matériels pouvant confirmer l’existence d’une véritable tentative de putsch.

Une analyse du discours de Louis Vlavonou

Dans sa déclaration, Candide Azannaï fait également une analyse détaillée du discours du président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, qui avait réagi à cette affaire. Azannaï souligne que le langage utilisé par Vlavonou, notamment son recours au conditionnel et au subjonctif, révèle une certaine réticence à adhérer complètement à la version des faits. Selon lui, l’expression « C’eût été vrai » employée par Vlavonou traduit un doute implicite sur la réalité de ce coup d’État.

Pour Azannaï, cette affaire de putsch est une tentative de manipulation politique destinée à servir des intérêts particuliers en vue des élections présidentielles de 2026. Il n’hésite pas à comparer cet événement à d’autres prétendues tentatives de coup d’État, notamment celle de 2013, pour laquelle Patrice Talon avait été accusé avant d’être innocenté par une ordonnance de non-lieu.

Des éléments manquants et une affaire sans fondement

Candide Azannaï va plus loin en pointant les incohérences de l’affaire, notamment le rôle du Colonel Dieudonné Tévoédjrè, présenté comme le seul militaire impliqué. Azannaï soutient que le Colonel a résisté aux tentatives de corruption et n’a jamais été un conspirateur dans cette affaire, rendant ainsi l’idée d’un complot militaire totalement illogique. L’ancien ministre conclut que, faute de preuves solides et d’actes matériels, cette affaire de coup d’État « hypothétique et virtuel » devrait être classée sans suite ou conclue par un non-lieu, à l’instar de la procédure judiciaire de 2013.

Une affaire qui divise l’opinion

Les déclarations de Candide Azannaï relancent le débat autour de cette affaire qui a secoué la scène politique béninoise. Tandis que certains y voient une machination politique, d’autres soutiennent la version officielle. Cette crise intervient dans un contexte tendu de succession au sein du pouvoir en place, alors que les élections présidentielles de 2026 se profilent à l’horizon.

 

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