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Blocus économique de la CEDEAO : Le ballet des véhicules à l’arrêt et une crise qui dépasse les frontières

🚛🚫 Blocus économique de la CEDEAO : Le ballet des véhicules à l’arrêt et une crise qui dépasse les frontières

 Habituellement, les routes qui longent le fleuve Niger sont animées par le ballet incessant des véhicules commerciaux. Mais la scène a dramatiquement changé depuis la mise en place du blocus économique par la CEDEAO. Une file de camions s’étend désormais sur 25 km, marquant une frontière inattendue entre le Niger et le Bénin.

“Depuis 22 jours, c’est l’immobilisation totale”, déplore Mamadou, un chauffeur nigérien. “Pas de marché, rien ici. Chaque jour coûte plus de 10 000 francs pour chaque camion. C’est insoutenable”, ajoute-t-il.

Cet embargo économique, décrété suite au coup d’état intervenu au Niger, pèse lourdement sur le moral des travailleurs. Beaucoup d’entre eux ont établi des abris de fortune pour se protéger du soleil ardent, transformant cette route en une colonie improvisée. L’attente devient une épreuve de résilience, où chacun cherche à tuer le temps comme il le peut.

Mais au-delà de cette image, ce sont les conséquences économiques et humanitaires qui inquiètent. À Niamey, l’inflation galopante des denrées alimentaires est palpable, touchant les ménages les plus vulnérables. À Cotonou, le port béninois, principal point d’approvisionnement pour le Niger, tourne au ralenti. Des conteneurs essentiels pour le Programme alimentaire mondial et l’UNICEF sont bloqués, mettant en danger la chaîne du froid et les vaccins destinés aux enfants.

L’impact de ce blocus ne se limite pas aux deux pays. “Le Bénin est un pays de transit par nature. Un tel embargo pèse lourdement sur notre économie”, déclare un officiel béninois. Bien que le Nigéria, avec sa taille et ses potentialités, puisse mieux résister à cette situation, la réalité est tout autre pour le Bénin. Cependant, dans ce contexte morose, certains ont trouvé des opportunités. Les taxis-moto et les pêcheurs se sont reconvertis en passeurs, faisant de la traversée clandestine du fleuve Niger un commerce lucratif.

La situation reste précaire et appelle à une résolution rapide pour éviter des conséquences humanitaires et économiques dévastatrices.

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