Le Bénin est confronté à une crise sanitaire d’envergure avec la résurgence de la peste porcine africaine, un virus hautement contagieux qui pourrait s’étendre à d’autres régions du pays. En moins de deux mois, plus de 200 porcs ont été retrouvés morts dans la commune de Pèrèrè, située dans le département du Borgou, confirmant une épidémie qui menace désormais de se propager.
Une Épidémie qui S’Étend Rapidement
Depuis le 9 juillet 2024, date à laquelle le premier cas de peste porcine a été détecté à Soubadon, un foyer d’élevage de Pèrèrè, la situation s’est rapidement détériorée. En l’espace de quelques semaines, le virus a franchi les barrières sanitaires initiales pour atteindre deux autres localités : Guinagourou et Gninsy. Aujourd’hui, trois des principaux arrondissements de Pèrèrè sont touchés, suscitant de vives inquiétudes quant à une potentielle propagation au-delà de cette région.
Mama Amadou Moumouni, chef du service Réglementation et contrôle de la Direction départementale de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche du Borgou, a confirmé la présence du virus dans ces foyers d’élevage, malgré les mesures de restriction mises en place pour tenter de contenir sa diffusion. Cette situation laisse entrevoir la possibilité d’une transmission rapide vers d’autres zones d’élevage du département, voire du pays, si des mesures plus strictes ne sont pas immédiatement adoptées.
Un Risque de Propagation à l’Échelle Nationale
Le virus de la peste porcine est particulièrement virulent et peut se propager rapidement entre les élevages par contact direct ou via des objets contaminés tels que des vêtements, des équipements, ou des véhicules de transport. La situation à Pèrèrè pourrait devenir le point de départ d’une épidémie à l’échelle nationale, menaçant non seulement les élevages locaux mais aussi la filière porcine du Bénin dans son ensemble.
Les autorités locales ont, pour le moment, interdit la consommation de viande de porc dans toute la commune de Pèrèrè afin de limiter les risques pour la santé humaine et de contrôler la propagation de l’épidémie. Toutefois, cette interdiction temporaire pourrait ne pas suffire si le virus continue de se propager à d’autres régions.
Un Appel à des Mesures Urgentes et Renforcées
Face à cette situation critique, il est urgent que les autorités nationales prennent des mesures de contrôle plus rigoureuses pour empêcher l’extension du virus. Cela pourrait inclure des restrictions de transport plus strictes, l’isolement immédiat des foyers d’élevage infectés, et des campagnes de sensibilisation auprès des éleveurs et de la population sur les dangers de cette maladie.
De plus, une coordination avec les pays voisins touchés par l’épidémie pourrait s’avérer nécessaire pour établir des protocoles de gestion transfrontalière du risque et prévenir la réintroduction du virus dans les zones saines.
