đ Voici comment se terminent les affaires de coup dâĂtat au BĂ©nin : un Ă©ternel retour vers lâapaisement ?
Depuis 1990, le BĂ©nin, souvent citĂ© comme un modĂšle de dĂ©mocratie en Afrique, nâa pourtant pas Ă©chappĂ© aux histoires de tentatives de coup dâĂtat. De NicĂ©phore Soglo Ă Patrice Talon, en passant par Boni Yayi et Mathieu KĂ©rĂ©kou, ces affaires ont marquĂ© lâhistoire politique du pays. Ătonnamment, elles se sont presque toujours terminĂ©es par des acquittements, des grĂąces ou des rĂ©habilitations, laissant planer des doutes sur leur bien-fondĂ© et leurs motivations.
Un hĂ©ritage de lâinstabilitĂ© politique des annĂ©es 1960
Les annĂ©es 1960 ont vu le BĂ©nin â alors Dahomey â sombrer dans une instabilitĂ© chronique, avec une succession de coups dâĂtat militaires. Cette pĂ©riode troublĂ©e a pris fin en 1972 avec le coup dâĂtat du 26 octobre, qui a instaurĂ© le rĂ©gime marxiste-lĂ©niniste de Mathieu KĂ©rĂ©kou. Pendant ses 17 ans de rĂšgne, plusieurs tentatives de putsch ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es, dont lâagression de 1977. Paradoxalement, les auteurs de ces actes ont, pour la plupart, Ă©tĂ© amnistiĂ©s et rĂ©habilitĂ©s, certains devenant mĂȘme des figures influentes de la politique nationale.
Les coups dâĂtat sous le Renouveau dĂ©mocratique
Depuis 1990, le BĂ©nin a vu Ă©merger de nombreuses affaires de tentative de coup dâĂtat impliquant des personnalitĂ©s civiles et militaires, souvent suivies dâacquittements ou de grĂąces prĂ©sidentielles. Sous le rĂ©gime de NicĂ©phore Soglo, le capitaine TawĂšs, exilĂ© et condamnĂ© par dĂ©faut, fut graciĂ© et rĂ©habilitĂ©, devenant attachĂ© militaire Ă lâĂ©tranger. Le commandant Ădouard AgbĂ©madokpohou, accusĂ© Ă tort en raison de ses liens avec le Nigeria, fut blanchi aprĂšs neuf mois de dĂ©tention. Sous Boni Yayi, les affaires de Johannes Dagnon et Pamphile Zomahoun, accusĂ©s de tentative de putsch en 2013, se soldĂšrent par des grĂąces prĂ©sidentielles, tout comme celle de Patrice Talon, impliquĂ© dans une tentative d’empoisonnement. Ces exemples, auxquels sâajoutent les rĂ©habilitations du gĂ©nĂ©ral François Kouyami et du colonel Janvier Assogba sous Mathieu KĂ©rĂ©kou, illustrent une constante dans lâhistoire politique bĂ©ninoise : les accusĂ©s de complots contre lâĂtat finissent souvent par ĂȘtre rĂ©intĂ©grĂ©s ou graciĂ©s, renforçant le scepticisme de la population face Ă ces accusations rĂ©currentes.
Patrice Talon et la résurgence des accusations
Depuis son accession au pouvoir, Patrice Talon est Ă son tour confrontĂ© Ă des accusations de tentative de coup dâĂtat. Des figures comme RĂ©ckya Madougou, JoĂ«l AĂŻvo, et rĂ©cemment Olivier Boko et Oswald Homeky, ont Ă©tĂ© accusĂ©es de complot contre lâĂtat. Ces affaires, souvent qualifiĂ©es de politiques par leurs dĂ©tracteurs, sâinscrivent dans une tradition oĂč les accusations de putsch finissent par sâĂ©teindre dans des grĂąces, des relaxes ou des rĂ©habilitations.
Un schéma récurrent et des questions sans réponses
Lâhistoire montre que presque toutes les personnes accusĂ©es de tentative de coup dâĂtat au BĂ©nin ont fini par ĂȘtre acquittĂ©es ou graciĂ©es. Cette constante soulĂšve des interrogations sur la vĂ©racitĂ© des accusations et sur les vĂ©ritables motivations derriĂšre ces procĂšs. Sont-ils des instruments de rĂšglement de comptes politiques ou de rĂ©els complots contre la RĂ©publique ?
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