🌾 Agriculture au Bénin : des prouesses impressionnantes, les denrées alimentaires toujours chères

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🌾 Agriculture au Bénin : des prouesses impressionnantes, les denrées alimentaires toujours chères

Depuis 2016, le secteur agricole au Bénin connaît une hausse significative de la production dans plusieurs filières, contribuant à améliorer l’autosuffisance alimentaire du pays. Lors de l’émission de reddition de comptes du 4 octobre 2024, le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui, a présenté un bilan encourageant des performances agricoles. Cependant, malgré ces succès, les prix élevés des denrées alimentaires restent une préoccupation pour la population.

Une production en hausse dans toutes les filières

Le maïs, produit de base au Bénin, a vu sa production passer de 1,3 million de tonnes en 2016 à 1,8 million de tonnes en 2023, soit une augmentation de 34 %. Cette production dépasse largement les besoins internes, estimés à 1 million de tonnes. Le ministre a cependant souligné que la hausse des prix s’explique en partie par l’exportation d’une grande partie de cette production, réduisant ainsi l’offre disponible sur le marché local.

Le soja a également enregistré une progression impressionnante, passant de 140 000 tonnes en 2016 à 422 000 tonnes en 2022, soit trois fois le volume d’avant. Cette croissance a permis d’alimenter les usines de transformation, notamment dans la Zone Industrielle de Glo-Djigbé, tout en générant des excédents pour l’exportation.

La production de noix de cajou a, elle aussi, bondi de 91 000 tonnes avant 2016 à 187 000 tonnes en 2023, soit une amélioration de 105%. Le succès de cette filière est en grande partie dû à la subvention gouvernementale des plants certifiés.

Des prouesses face à la cherté de la vie

Malgré ces progrès, de nombreux citoyens se plaignent de la cherté de la vie, notamment des prix élevés des produits alimentaires sur le marché. Alors que la production agricole a augmenté de manière exponentielle, l’inflation et la spéculation continuent d’affecter le pouvoir d’achat des ménages. Par exemple, bien que la production de riz paddy ait atteint 525 000 tonnes en 2022, soit 2,5 fois le niveau de 2016, le prix du riz demeure élevé sur le marché local.

Le Bénin, aujourd’hui premier producteur de coton en Afrique avec une production moyenne de 641 000 tonnes depuis 2016 et un pic de 766 273 tonnes en 2021, aspire à atteindre 1 million de tonnes à court terme. Cependant, cette réussite ne se traduit pas toujours par une amélioration du pouvoir d’achat des citoyens. La filière ananas a également connu une augmentation de 93 % entre 2016 et 2022, avec une production passant de 244 000 tonnes à 470 000 tonnes. Toutefois, l’impact de cette croissance sur les prix reste limité, et beaucoup de béninois peinent à accéder à des produits de base à des prix abordables.

Les performances agricoles du Bénin depuis 2016 sont indéniables. Cependant les bénéfices de ces prouesses ne se ressentent pas selon les populations. Les prix des denrées alimentaires restent parfois élevés. Une meilleure gestion des exportations et des mesures de contrôle des prix pourraient contribuer à rendre ces succès agricoles plus tangibles pour les Béninois.

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