Les conditions de détention dans les prisons du Bénin continuent d’inquiéter la communauté internationale. Selon un récent rapport d’Amnesty International, au moins 46 détenus sont morts entre janvier et juillet 2023 en raison de conditions de détention inhumaines. Ce constat alarmant appelle à une réflexion urgente sur la situation carcérale au Bénin, en la comparant aux normes internationales et aux pratiques d’autres pays.
Le Rapport Alarmant d’Amnesty International
Entre le 19 juin et le 21 juillet 2023, une équipe d’Amnesty International a visité les 11 prisons du Bénin, rencontrant 500 détenus, 13 infirmières, 9 directeurs de prison et 2 gardiens en chef. Leurs observations révèlent une surpopulation extrême, un manque de soins médicaux, des conditions sanitaires déplorables, et des infrastructures inadéquates. Avec une population carcérale passant de moins de 7 000 détenus en 2016 à 18 170 en décembre 2023, les prisons béninoises dépassent largement leur capacité.
Les Normes Internationales : Les Règles Nelson Mandela
Les Règles Nelson Mandela, adoptées par les Nations Unies, établissent des normes minimales pour le traitement des détenus. Elles stipulent, entre autres, que chaque détenu doit avoir un espace personnel adéquat, un accès à des soins de santé de qualité, et des conditions de vie respectant la dignité humaine. Malheureusement, les constats d’Amnesty International montrent que les prisons béninoises ne respectent pas ces normes, avec des cellules surpeuplées, un accès limité aux soins médicaux, et une absence d’installations sanitaires adéquates.
Comparaison avec d’Autres Pays
Rwanda : Le Rwanda, souvent cité en exemple pour ses réformes post-génocide, a réussi à transformer son système carcéral. Grâce à des réformes structurelles et à l’introduction de programmes de réhabilitation, le Rwanda a considérablement amélioré les conditions de détention. Les prisons rwandaises, bien que confrontées à des défis, sont devenues plus humaines et axées sur la réinsertion des détenus.
Norvège : La Norvège est un modèle de référence en matière de traitement des détenus. Avec des prisons qui ressemblent davantage à des centres de réhabilitation qu’à des lieux de détention, la Norvège privilégie l’éducation, la formation professionnelle et les soins de santé pour les détenus. Ce modèle vise à réduire la récidive et à réinsérer efficacement les détenus dans la société.
Appel à l’Action
La directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Samira Daoud, appelle les autorités béninoises à respecter leurs obligations internationales en matière de droits humains. Elle insiste sur la nécessité de se conformer aux Règles Nelson Mandela et de prendre des mesures immédiates pour remédier à la surpopulation carcérale et améliorer l’accès aux soins de santé et à l’eau potable.
Le rapport d’Amnesty International met en lumière des violations graves des droits des détenus au Bénin. En s’inspirant des meilleures pratiques internationales et en mettant en œuvre des réformes structurelles, le Bénin peut améliorer les conditions de vie dans ses prisons et se conformer aux normes internationales, garantissant ainsi la dignité et les droits de chaque détenu.