Brice Dossa, un Montréalais âgé de 44 ans et originaire du Bénin, poursuit la ville et deux de ses agents de police pour 125 000 $ de dommages-intérêts. Selon sa demande déposée en Cour supérieure, M. Dossa, qui est noir, a été victime de profilage racial, d’arrestation et de détention illégales et de force excessive lors d’un événement qu’il qualifie d’humiliant.
Les faits remontent au 3 novembre 2021, lorsqu’il a été menotté et détenu parce qu’il était soupçonné d’avoir volé sa propre voiture dans le stationnement d’un centre commercial de Montréal. Une vidéo de l’arrestation, largement diffusée sur les réseaux sociaux, montre M. Dossa demander avec indignation aux agents en civil pourquoi ils l’ont menotté avant de vérifier si le véhicule lui appartenait. Il leur demande également s’il a été traité ainsi en raison de la couleur de sa peau. La police de Montréal n’a pas commenté l’affaire, car elle est actuellement devant les tribunaux.
Le SPVM avait précédemment déclaré que deux enquêteurs experts en vols de voitures avaient trouvé dans le stationnement un VUS Honda CRV inoccupé qui présentait des marques typiques de tentative de vol sur l’une des serrures. Dans sa requête, M. Dossa nie que son véhicule avait alors des marques de tentative de vol. M. Dossa, qui travaillait comme préposé aux bénéficiaires à temps plein et chauffeur Uber, a déclaré avoir subi un trouble de stress post-traumatique et qu’un médecin a dû lui prescrire un arrêt de travail de plusieurs semaines, entraînant une perte de revenu importante.
Il n’a pas de famille au Québec, où il a le statut de résident permanent. Selon son avocate, Malyka Jean-Baptiste, son client n’a jamais reçu d’excuses de la part de la police et a également porté plainte auprès du Commissaire à la déontologie policière.