En France, un phénomène inquiétant émerge depuis trois ans : des adolescents, parfois dès l’âge de 14 ans, basculent dans l’univers du crime organisé en devenant tueurs à gages. Le cas de Matthéo, un jeune Marseillais de 18 ans, en est un exemple frappant. Il est accusé de plusieurs assassinats dans le cadre du trafic de drogue. Sur les réseaux sociaux, il se vante de ces crimes, illustrant une nouvelle réalité où la guerre des gangs repose de plus en plus sur une main d’œuvre juvénile.
Ces jeunes tueurs sont recrutés via des plateformes en ligne et proviennent de différentes villes comme Brest, Marseille, ou Troyes. Souvent, ils ne connaissent même pas leurs victimes ni les commanditaires, mais sont attirés par la promesse de sommes alléchantes, allant de 20 000 à 60 000 euros pour un contrat. Pour ces adolescents, ces contrats constituent une forme de promotion dans une carrière criminelle qui commence dangereusement tôt.
Le manque de conscience de la gravité de leurs actes est frappant. Certains, encore sortis de l’enfance, ne perçoivent plus la différence entre la violence virtuelle, qu’ils consomment dans les jeux vidéo ou sur les réseaux sociaux, et la violence réelle. Ils deviennent ainsi des proies faciles pour les commanditaires, souvent des chefs de gangs opérant depuis leurs prisons.
Ce phénomène, jusqu’ici plus courant en Amérique latine, en Colombie ou au Salvador, inquiète particulièrement en France. Il met en lumière une génération de jeunes fragiles, influençables, et de plus en plus impliquée dans des crimes violents pour quelques milliers d’euros.