Dans une démarche visant à renforcer l’autosuffisance alimentaire et à soutenir les producteurs locaux, le Togo et le Bénin ont pris des mesures restrictives sur l’importation de volaille. Au Togo, le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, dirigé par Antoine Lekpa Gbegbeni, a récemment suspendu temporairement l’autorisation d’importation de viande de volaille surgelée. Cette décision fait suite aux plaintes du Conseil de l’interprofession de la filière avicole du Togo (CIFA), qui ont signalé des difficultés à écouler plus de 70 tonnes de viande de volaille produite localement.
Ce stock invendu est attribué à la prédominance de la viande congelée importée sur le marché togolais, une situation qui menace la viabilité de la production avicole locale. La suspension de l’importation de volaille au Togo est une mesure temporaire, destinée à faciliter l’écoulement des stocks existants. Une fois ces stocks épuisés, les importations pourront reprendre.
Dans un contexte similaire, le Bénin a également annoncé des restrictions sur l’importation de volaille et d’œufs. Contrairement au Togo, le Bénin vise une approche plus durable et à long terme. Le ministre béninois de l’Agriculture a déclaré qu’à compter du 31 décembre 2024, aucune importation d’œufs ou de poulets congelés ne sera autorisée. L’objectif est de promouvoir le développement de la filière avicole locale, surnommée “poulet-bicyclette”.
Ces initiatives reflètent un effort concerté des gouvernements ouest-africains pour favoriser le développement agricole local, renforcer la sécurité alimentaire et répondre aux préoccupations sanitaires liées aux produits importés. En se concentrant sur la production locale, le Togo et le Bénin espèrent non seulement soutenir leurs agriculteurs mais aussi instaurer des pratiques alimentaires plus durables et saines.
Cependant, ces mesures soulèvent des questions sur les implications pour les consommateurs en termes de disponibilité et de coût des produits avicoles. Alors que les gouvernements naviguent entre les besoins des producteurs locaux et les exigences du marché, l’impact de ces restrictions sur l’économie et le quotidien des citoyens reste à surveiller attentivement.