DAKAR – Le secteur de la presse sénégalaise traverse une crise économique sans précédent, marquée par la suspension de la publication de deux quotidiens emblématiques, Stade et Soleil. Ces arrêts sont le point culminant de mois de difficultés financières et de tensions croissantes entre les médias et le gouvernement.
Problèmes Économiques et Sociaux
Les difficultés économiques rencontrées par la presse sénégalaise sont multiples. Mamadou Ibrakan, propriétaire de Stade et Soleil, a récemment annoncé avoir licencié 20 employés, avec 20 autres licenciements à venir. Les retards de salaires et le non-renouvellement de contrats des jeunes reporters sont devenus monnaie courante, tant dans la presse écrite que dans l’audiovisuel public.
Pressions du Gouvernement et Fiscalité Écrasante
Selon Mamadou Ibrakan, également président du patronat de la presse, la crise actuelle est en partie due à une hostilité manifeste du nouveau pouvoir en place envers la presse, ainsi qu’à une pression fiscale insupportable pour les entreprises de médias. “Le secteur est confronté à une hostilité du nouveau gouvernement et à une pression fiscale insoutenable,” a-t-il déclaré.
Ibrahim Lissfeille, membre de la Coordination des associations de presse sénégalaises, partage cette analyse. “La crise que nous vivons est très compliquée. Dans d’autres pays, l’État tente de trouver des solutions, mais ici, nous ne sentons pas encore l’implication de l’État,” a-t-il affirmé.
Réactions et Solutions Proposées
Face à cette situation, les acteurs de la presse sénégalaise ont appelé à une intervention urgente de l’État pour soutenir le secteur. Le ministre de la Communication a récemment déclaré être prêt à accompagner les entreprises de médias qui font preuve de transparence financière. Cependant, les mesures concrètes restent à voir.
Impacts et Conséquences
La disparition de Stade et Soleil des kiosques est un coup dur pour la diversité médiatique et l’information au Sénégal. Ces quotidiens, qui ont longtemps été des piliers de la presse nationale, représentaient des voix importantes pour la population. Leur suspension soulève des questions sur la liberté de la presse et la viabilité économique des médias dans un contexte de pressions politiques et économiques accrues.
La crise économique qui secoue la presse sénégalaise est une alerte pour l’ensemble du secteur des médias en Afrique de l’Ouest. Alors que les tensions entre le gouvernement et les médias augmentent, il est crucial de trouver des solutions durables pour soutenir la liberté de la presse et garantir la survie des entreprises médiatiques.