La communauté littéraire africaine et au-delà, tous les amoureux des lettres et des productions intellectuelles, ont essuyé une perte importante avec le décès du grand écrivain et intellectuel, Roger Gbégnonvi. Un homme qui a laissé une marque indélébile, non seulement pour sa maîtrise de la langue française qu’il manipulait avec tant d’aisance et de fantaisie, mais aussi pour son indépendance d’esprit et sa vision iconoclaste. Avec son amour pour les mots et une approche parfois controversée, Gbégnonvi a construit une amitié unique avec ses lecteurs et ses élèves. Une relation qui, bien qu’elle puisse parfois être rugueuse, restait toujours intellectuellement stimulante et empreinte d’un humour partagé.
La lecture de son premier ouvrage indépendant “Paroles Interdites” a fait forte impression. Il était un intellectuel qui se voulait iconoclaste, revendiquant une certaine indépendance d’esprit par rapport à tous les courants. Il était résilient face à l’héritage colonial, souvent de manière clivante, mais il n’en demeurait pas moins une voix brillante et nécessaire. Certains le considéraient comme un homme sans croyances, mais Gbégnonvi avait foi en une chose : lui-même et l’Afrique. Il nous laisse aujourd’hui une riche bibliothèque de travaux intellectuels qui serviront de mémoire à notre génération et à celles à venir. Son vécu, ses témoignages et ses expériences restent des enseignements précieux pour nous tous.
Son départ pose une question importante : comment pouvons-nous prendre soin de ceux qui atteignent un certain âge dans notre pays ? C’est avec une grande consternation que nous avons appris le départ de cet érudit, qui, comme beaucoup d’autres, aurait dû vivre plus longtemps pour partager son expérience. La perte de Roger Gbégnonvi est un rappel poignant de la valeur inestimable de nos intellectuels aînés. Que son âme repose en paix, et que sa mémoire continue d’éclairer notre chemin.