Face à une situation de plus en plus précaire en Haïti, où les gangs ont intensifié leur emprise sur le pays, provoquant une crise sécuritaire et politique sans précédent, une réunion d’urgence s’est tenue en Jamaïque. Le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, a rencontré ses homologues occidentaux à Kingston, dans le but de discuter des mesures à adopter face à l’effondrement de l’État haïtien. Cette rencontre soulève des interrogations quant aux véritables intentions des États-Unis dans cette crise qui semble s’enliser.
Le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, actuellement hors du pays, est confronté à une situation où le soutien américain paraît fléchir. La réunion à Kingston marque une tentative de coordination internationale pour aborder la crise haïtienne, avec la proposition de la création d’un “collège présidentiel indépendant” et le déploiement d’une mission multinationale de soutien sécuritaire. Ces initiatives, selon le Département d’État, visent à pallier le vide laissé par la disparition des structures étatiques en Haïti.
Cet engagement international intervient dans un contexte où les chancelleries occidentales en Haïti ont été réduites à l’essentiel, suite à l’évacuation de leur personnel diplomatique. Cette situation témoigne de la gravité de la crise et de la difficulté à y apporter une réponse efficace. Les efforts diplomatiques et humanitaires passés des États-Unis et de la France, en particulier, ont été perçus de manière critique par une partie de l’opinion haïtienne, compliquant davantage l’implication occidentale directe.
La réunion en Jamaïque révèle ainsi les défis et les dilemmes auxquels sont confrontés les acteurs internationaux dans leur approche de la crise haïtienne. Alors que Haïti continue de s’enfoncer dans une crise aux multiples dimensions, la communauté internationale cherche des voies pour rétablir la sécurité et la stabilité, tout en naviguant dans un paysage politique et social extrêmement complexe.