Les relations diplomatiques entre l’Algérie et le Mali, autrefois solides, connaissent une dégradation inquiétante ces derniers mois. Ces deux pays, qui partagent 1 200 km de frontière et des accords politiques majeurs comme celui d’Alger signé en 2015, sont aujourd’hui en désaccord profond. La situation a empiré lorsque l’Algérie a déroulé le tapis rouge aux ex-rebelles de Kidal, défaits par l’armée malienne et le groupe paramilitaire Wagner, ce qui a profondément irrité Bamako.
De plus, le Mali n’a pas apprécié que l’Algérie accueille l’imam Mahmoud Dicko, une figure d’opposition considérée comme la “bête noire” de la junte. Récemment, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, les tensions se sont intensifiées lorsque le représentant malien a accusé l’Algérie d’héberger des terroristes responsables d’attaques contre le Mali. En retour, il a ajouté que Bamako n’avait pas de leçon de démocratie ou de droits de l’homme à recevoir de son voisin algérien.
L’accord d’Alger, qui avait temporairement ramené la paix dans le nord du Mali en 2015, est désormais rendu caduc par la junte malienne, marquant un tournant dans les relations bilatérales. Malgré ces tensions, l’Algérie a tenté de maintenir un dialogue diplomatique, notamment en renforçant ses relations avec le Niger et la Mauritanie, tout en évitant de rompre complètement avec Bamako.