Valère Houssou, l’ex-directeur général du Fonds National de Développement Agricole (FNDA) du Bénin, a été condamné à dix ans de réclusion criminelle ce mardi 23 janvier 2024, peu avant minuit, par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet). La cour a également ordonné la saisie de tous ses biens et lui a infligé une amende de 20 millions de francs CFA.
Cette sentence historique intervient à l’issue d’un procès marathon au cours duquel Valère Houssou et ses coaccusés ont plaidé non coupable. Les charges portées contre Houssou ont été requalifiées en abus de fonction, corruption dans la passation des marchés publics et blanchiment de capitaux, reflétant la gravité des accusations.
Le Directeur Administratif et Financier (DAF) du FNDA a été condamné à une peine identique, tandis que les autres prévenus dans le dossier ont écopé de peines allant de trois à cinq ans de prison. Cette décision marque un tournant dans la lutte contre la corruption et les malversations financières au sein des institutions publiques béninoises.
Valère Houssou avait été relevé de ses fonctions en Conseil des ministres le 12 octobre 2022, à la suite d’allégations de rançonnement et de perception illicite de commissions au détriment de producteurs agricoles bénéficiaires de subventions et de prestataires. Le communiqué du conseil des ministres de l’époque avait souligné l’importance de ces faits préjudiciables au secteur agricole vital du pays.
Cette affaire, l’une des plus marquantes au rôle de la session criminelle en cours à la Criet, témoigne de l’engagement du système judiciaire béninois à punir sévèrement les actes de corruption et d’abus de pouvoir. Elle envoie un message fort à l’ensemble du secteur public, soulignant la détermination des autorités à assainir la gestion des fonds publics et à renforcer l’intégrité des institutions.
