Le Maroc a annoncé jeudi le lancement d’un programme d’aide financière mensuelle pour près d’un million de familles défavorisées. Ce dispositif, baptisé “Rachidiya”, permettra aux bénéficiaires de recevoir au moins 500 dirhams, soit un peu plus de 45 euros, par mois.
Jusqu’à présent, les aides sociales au Maroc étaient indirectes, le pays passant par une caisse de compensation pour subventionner des produits de grande consommation. Le nouveau programme va mobiliser un budget d’environ 2,3 milliards d’euros.
“Cette mesure est une réponse concrète aux aspirations légitimes de nos concitoyens les plus démunis”, a déclaré le Premier ministre Aziz Akhannouch lors d’une conférence de presse.
Le programme vise à améliorer le pouvoir d’achat des familles les plus vulnérables et à réduire la pauvreté. Il s’inscrit dans le cadre d’une vaste réforme sociale impulsée par le roi Mohammed VI. Ce chantier comprend également la généralisation de la couverture sociale au profit de tous les Marocains.
Les bénéficiaires de l’aide financière seront sélectionnés en fonction de leur niveau de revenu et de leur situation familiale. Les dossiers seront étudiés par les autorités locales. Le programme “Rachidiya” devrait être mis en place progressivement, à partir du 1er janvier 2024.
Critiques
L’annonce de ce programme a été saluée par les associations de défense des droits des personnes vulnérables. Cependant, certaines voix se sont élevées pour critiquer le montant de l’aide, jugé insuffisant.
“500 dirhams par mois, c’est une goutte d’eau dans l’océan”, a déclaré Abdelaziz El Omari, président de l’Association marocaine des droits de l’homme. “Il faut augmenter le montant de l’aide et élargir le champ des bénéficiaires.”
Perspectives
Le programme “Rachidiya” est un premier pas important vers la protection sociale universelle au Maroc. Cependant, il faudra encore attendre pour voir si ce programme sera suffisant pour répondre aux besoins des personnes vulnérables.