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Loi immigration : le gouvernement tente de rassurer les étudiants étrangers ‍

L’exécutif a tenté mercredi de relativiser la portée des mesures visant l’accueil des étudiants étrangers en France dans son controversé projet de loi immigration. Au lendemain de l’adoption du texte par le Parlement, la Première ministre Élisabeth Borne n’a pas exclu de “revenir” sur le projet de caution demandée aux étudiants étrangers, qui leur sera restituée au moment où ils quittent la France.

Un obstacle supplémentaire pour les étudiants les plus précaires

La mesure, qui prévoit que les étudiants étrangers non européens devront verser une caution de 10 000 euros, a été dénoncée par le monde de l’enseignement supérieur comme un obstacle supplémentaire pour les étudiants étrangers les plus précaires. “En fait, ils ne vont pas venir, on leur bloque la route à l’université”, a déclaré le syndicat étudiant UNEF.

Actuellement, un étudiant non européen doit déjà disposer d’au moins 615 euros par mois sur son compte bancaire pour venir en France. La caution pourrait donc représenter un obstacle supplémentaire pour les étudiants les plus modestes, qui sont souvent déjà confrontés à des difficultés financières.

Un impact négatif sur l’attractivité de la France

Une soixantaine de présidents d’université et d’école ont également dénoncé l’impact négatif de la loi sur l’attractivité et l’excellence des universités françaises.

“Avec des lois pareilles, on pourrait pas avoir le prix Nobel de 2012 Serge Aroche qui est venu du Maroc”, a déclaré le président de l’Université de Picardie Jules Verne.

La loi prévoit également de généraliser le paiement des frais d’inscription pour les étudiants étrangers non européens, qui étaient jusqu’à présent exonérés pour les premiers cycles. Le montant maximal des frais d’inscription pour la licence est de 2 770 euros.

Un objectif de 500 000 étudiants étrangers en 2030

Le gouvernement français a pour objectif d’accueillir 500 000 étudiants étrangers en 2030. La loi immigration vise à atteindre cet objectif en renforçant les contrôles aux frontières et en favorisant l’intégration des étudiants étrangers. Mais la mesure de la caution pourrait freiner l’arrivée de nouveaux étudiants étrangers, notamment de ceux qui viennent de pays moins développés.

La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé que le principe de la caution pourra être revu. Elle a également assuré que le gouvernement continuera à soutenir l’accueil des étudiants étrangers en France. Mais la mesure a déjà suscité de nombreuses inquiétudes dans le monde de l’enseignement supérieur. Il reste à voir si le gouvernement sera en mesure de rassurer les étudiants étrangers et de maintenir son objectif de 500 000 étudiants étrangers en 2030.

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