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Le projet d’une nouvelle constitution au Gabon peine à rassembler

Le Gabon se trouve à un moment crucial de son histoire politique alors que les parlementaires finalisent les amendements pour un projet de nouvelle constitution. Ce texte, fortement critiqué, émane de la junte militaire au pouvoir, et fait suite au dialogue national inclusif organisé en avril 2024. Bien que ce dialogue ait été présenté comme une consultation populaire, le projet de constitution rencontre une vive opposition, notamment de la part de la Coalition nationale pour la défense de la Constitution.

Un projet controversé

Adoptée pour la première fois en 1991, la constitution gabonaise a subi plusieurs révisions, mais cette nouvelle proposition vise à marquer un tournant historique. Parmi les changements envisagés, on retrouve l’instauration d’un régime présidentiel renforcé, l’amnistie pour les militaires ayant participé au coup d’État contre Ali Bongo, et l’abolition du poste de Premier ministre. Ce dernier point soulève de nombreuses questions, notamment la concentration des pouvoirs entre les mains du Président.

L’une des mesures les plus polémiques concerne la possibilité pour le président de dissoudre l’Assemblée nationale. Les détracteurs de cette disposition, comme certains membres de la coalition, estiment qu’elle confère au président un pouvoir excessif, érodant ainsi l’équilibre des pouvoirs.

Un processus critiqué

Les parlementaires avaient jusqu’au 22 septembre pour soumettre leurs amendements, avant que le projet ne soit soumis à un référendum prévu pour décembre 2024. Cependant, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer un processus trop rapide et non représentatif de l’ensemble des forces vives du pays. Le comité constitutionnel national, composé de 21 membres, n’a pas réussi à apaiser les craintes de certains acteurs politiques et civils qui craignent une constitution taillée sur mesure pour renforcer l’autorité présidentielle.

Vers un avenir incertain

Alors que le Gabon se dirige vers ce référendum constitutionnel, l’incertitude demeure quant à l’issue du vote et l’adhésion populaire à ce projet. Si le gouvernement cherche à légitimer ce texte comme un fondement de la nouvelle ère politique post-Bongo, il lui faudra convaincre une population qui reste sceptique quant aux réelles intentions de la junte militaire.

 

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