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💊 Le Doliprane bientôt sous pavillon américain : quelles sont les options pour le gouvernement français ? 🇫🇷

(FILES) This photograph taken on March 23, 2023, shows boxes of Doliprane tabs on a pharmacy shelf, in Colomiers, southwestern France. French multinational pharmaceutical and healthcare company Sanofi said on October 11, 2024 it entered into negotiations with US private equity firm Clayton Dubilier & Rice (CR&R) for the potential sale of a controlling 50 percent stake in its subsidiary Opella, which produces Doliprane, the best-selling drug in France. (Photo by Valentine CHAPUIS / AFP)

 

Le célèbre médicament Doliprane, à base de paracétamol, pourrait bientôt passer sous contrôle étranger. Le groupe pharmaceutique français Sanofi, propriétaire d’Opella (la filiale qui commercialise le Doliprane), est en négociation pour céder cette branche à un fonds d’investissement américain, CDNR, pour un montant estimé à 15,35 milliards d’euros. Cette nouvelle suscite des inquiétudes au sein du gouvernement et chez les citoyens, notamment en ce qui concerne la souveraineté sanitaire de la France et les risques en cas de pénurie.

Pourquoi cette vente est-elle problématique ?

Le Doliprane est l’un des médicaments les plus utilisés en France, particulièrement pendant la crise sanitaire liée au Covid-19. La possible acquisition par un fonds étranger soulève des préoccupations, car elle pourrait affecter l’approvisionnement du pays en cas de crise, un enjeu que le président Emmanuel Macron avait mis en avant lors de la pandémie, en insistant sur la nécessité de préserver l’indépendance pharmaceutique de la France.

Cette vente fait également écho à d’autres cessions d’entreprises françaises stratégiques à des acteurs étrangers, comme Péchiney (aluminium), Arcelor (sidérurgie), et Alstom (branche énergie), des opérations qui ont souvent entraîné des pertes d’emplois et la démantèlement des entreprises.

Que peut faire le gouvernement ?

Face à cette situation, l’exécutif français a plusieurs options pour tenter de limiter les effets négatifs de la cession. Voici les pistes envisagées :

Participation au capital : Le gouvernement envisage de prendre une part du capital d’Opella par l’intermédiaire de la Banque Publique d’Investissement (BPI), afin de surveiller les décisions stratégiques de l’entreprise et garantir un maintien de l’activité en France.

Procédure d’investissement étranger : La France dispose d’un décret spécial lui permettant de bloquer une prise de contrôle étrangère sur des secteurs jugés stratégiques, comme celui de la santé. Bien que rarement utilisé, cet outil pourrait être activé pour empêcher cette vente.

Maintien des emplois et du siège social : Le gouvernement pourrait exiger que le siège social, les centres de décision, les emplois et l’outil industriel d’Opella restent basés en France, garantissant ainsi une production nationale suffisante pour répondre aux besoins du marché.

Un enjeu de souveraineté sanitaire

La possible vente de cette filiale de Sanofi à un groupe étranger renforce un sentiment de déclassement industriel en France, qui a progressivement perdu sa place de leader dans la production pharmaceutique en Europe. La France est actuellement sixième parmi les pays producteurs de médicaments, derrière des pays comme la Suisse, l’Allemagne ou la Belgique.

Cette situation renvoie à la nécessité de réfléchir à la souveraineté industrielle et à la capacité d’innovation du pays. La France produit beaucoup de médicaments génériques, mais manque d’innovation dans de nouveaux traitements, une lacune que les experts du secteur soulignent de plus en plus.

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