🌍📢 La CEDEAO Recule : Démobilisation et Diplomatie Prend le Dessus au Niger
Dans un revirement de situation qui témoigne d’une préférence pour la diplomatie sur l’interventionnisme, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) prend des mesures pour démobiliser discrètement les forces qu’elle avait positionnées en vue d’une possible intervention militaire au Niger. Cet élan de retrait, dévoilé par Radio France Internationale, marque une pause significative dans la gestion de la crise politique que traverse ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Trois mois auparavant, l’idée d’une opération armée était avancée avec sérieux par la CEDEAO en réponse à un coup de force à Niamey. Des sanctions économiques furent rapidement imposées et l’ombre d’une intervention militaire planait au-dessus du Niger, promettant une action rapide si l’ordre constitutionnel n’était pas restauré. Une réunion clé des chefs d’état-major des pays membres de l’organisation a été organisée à Accra, où la CEDEAO avait exprimé sa volonté d’intervenir sur ordre des dirigeants ouest-africains.
Cependant, un changement notable dans l’approche a été observé. Les pays contributeurs ont commencé à libérer leurs troupes et à payer les primes prévues, sans engagement militaire effectif. De plus, une réunion planifiée des officiers de la CEDEAO à Sokoto au Nigeria a été annulée, avec des explications faisant état de problèmes organisationnels. Ces événements semblent converger vers une démobilisation de force, qui aurait été ordonnée lors de cette période d’incertitude.
Le général Abdourahmane THIANI, à la tête de la junte militaire au pouvoir au Niger, a réagi en avertissant la CEDEAO des graves conséquences qui pourrait entraîner une telle intervention dans son pays. Cette déclaration semble avoir eu un certain poids dans la décision de la CEDEAO de repenser sa stratégie.
La situation reste tendue et les yeux sont désormais tournés vers le sommet de la CEDEAO prévu le 10 décembre à Abuja, qui pourrait être déterminant pour l’avenir de l’engagement de l’organisation dans la crise nigérienne. La CEDEAO semble osciller entre l’engagement militaire et le soutien à une solution politique négociée.
Ce développement marque une étape importante dans la manière dont la CEDEAO gère les crises politiques et militaires dans la région. Alors que les interventions militaires ont souvent été considérées comme un recours nécessaire pour le rétablissement de l’ordre démocratique, la démobilisation actuelle pourrait signaler un changement d’approche en faveur de la résolution de conflits par des moyens moins conflictuels.
Les décisions prises dans les prochaines semaines seront cruciales non seulement pour le Niger mais pour toute la région de l’Afrique de l’Ouest, où la stabilité politique est souvent fragile et la sécurité des civils, une préoccupation constante. La CEDEAO se trouve à un carrefour où chaque choix aura des répercussions profondes sur la confiance envers l’organisation et son rôle en tant que force de maintien de la paix dans la région.