L’ONG Human Rights Watch a publié ce mardi un rapport accablant concernant la situation des droits humains au Rwanda. Ce rapport accuse les autorités rwandaises de graves violations dans plusieurs centres de détention, y compris des actes de torture et des traitements inhumains infligés aux détenus. Parmi les lieux visés par ces allégations figurent deux prisons officielles ainsi qu’un centre de détention clandestin à Kigali, la capitale du pays.
Des accusations fondées sur des témoignages et des enquêtes
Le rapport de Human Rights Watch s’appuie sur les témoignages d’anciens détenus qui décrivent des mauvais traitements et des actes de torture dans des prisons comme Nyarugenge et Rubavu. L’ONG évoque une pratique qui serait ancrée depuis plusieurs décennies, citant également une cinquantaine de procès et des interviews publiques d’anciens prisonniers qui dénoncent la violence systémique dans ces centres.
Le rapport fait également référence à des procès récents, notamment celui de trois fonctionnaires pénitentiaires, dont l’ancien directeur des prisons de Nyarugenge et Rubavu, accusés de meurtre et de coups et blessures. Human Rights Watch affirme avoir recueilli des informations sur 11 décès résultant de passages à tabac dans ces centres de détention.
La réaction du gouvernement rwandais
En réponse à ces accusations, le gouvernement rwandais a rejeté catégoriquement les conclusions du rapport. Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement, a qualifié les accusations de fallacieuses et a mis en doute la crédibilité de Human Rights Watch. Elle a également rappelé que l’ONG avait récemment vu l’une de ses chercheuses se voir refuser l’entrée sur le territoire rwandais, renforçant ainsi les tensions entre le gouvernement et les observateurs internationaux.
Appel à des enquêtes approfondies
Malgré le rejet des accusations par Kigali, Human Rights Watch continue de demander des enquêtes indépendantes et approfondies sur les allégations de torture et de mauvais traitements. L’ONG appelle la communauté internationale à faire pression sur le Rwanda pour que ces pratiques soient examinées de manière transparente.
Les accusations de torture et de violations des droits humains continuent d’assombrir la réputation du Rwanda, malgré les efforts du pays pour se positionner comme un modèle de développement et de stabilité en Afrique.