Dans un contexte de crise sécuritaire et politique sans précédent, le gouvernement haïtien a annoncé jeudi une prolongation de l’état d’urgence et du couvre-feu dans un effort désespéré de restaurer l’ordre et de mettre un terme aux violentes attaques de gang qui paralysent la capitale, Port-au-Prince. Ces mesures radicales interviennent dans un pays déjà fragilisé par une instabilité chronique, exacerbée par la mainmise des bandes criminelles sur une grande partie de la capitale et des axes routiers essentiels.
Ces groupes armés ont intensifié leurs assauts sur des sites stratégiques du pays, semant la terreur parmi la population et défiant ouvertement l’autorité d’un gouvernement en crise. L’absence du Premier ministre contesté, Ariel Henri, confronté à une pression croissante pour sa démission, ajoute une couche supplémentaire à l’incertitude politique qui enveloppe Haïti.
Le pays, qui n’a pas organisé d’élections depuis 2016, se trouve dans une impasse politique, actuellement sans président ni Parlement. Ariel Henri, nommé par le président Jovenel Moïse juste avant son assassinat en 2021, se voit confronté à des appels de plus en plus insistants à quitter ses fonctions, qu’il aurait dû légalement abandonner début février.
Cette situation alarmante a entraîné l’annonce d’un premier état d’urgence et d’un couvre-feu, déjà difficile à appliquer, suite à l’attaque d’une prison qui s’est soldée par l’évasion de milliers de détenus. Ces événements témoignent de l’ampleur de la crise sécuritaire à laquelle Haïti doit faire face, dans un contexte où la violence des gangs et l’instabilité politique semblent se nourrir mutuellement, plongeant le pays dans une spirale de chaos.
Face à cette crise multidimensionnelle, les efforts du gouvernement haïtien pour rétablir la sécurité et l’ordre public sont scrutés avec attention par la communauté internationale, qui se montre préoccupée par l’aggravation continue de la situation. La prolongation de l’état d’urgence et du couvre-feu représente un cri d’alarme sur l’urgence de trouver des solutions durables à la crise haïtienne, tant sur le plan de la sécurité que de la gouvernance.