Cotonou, Bénin – La décision du Bénin d’interdire le transport fluvial entre les populations béninoises et nigériennes marque une nouvelle escalade dans les tensions croissantes entre les deux pays voisins. Cette mesure, observée dès le 22 mai 2024, s’ajoute à la fermeture persistante des frontières par le Niger, accentuant une “guerre froide” qui pourrait avoir des répercussions économiques et sociales significatives.
Depuis plusieurs semaines, les relations entre le Bénin et le Niger se sont détériorées, notamment en raison de la fermeture des frontières nigériennes. Cette décision a contraint les populations des deux côtés à recourir au transport fluvial comme alternative pour les échanges de marchandises et de personnes. Cependant, la récente interdiction de ce mode de transport par le Bénin complique encore davantage la situation.
Commerce et Échanges : L’interdiction du transport fluvial perturbera gravement les échanges commerciaux entre les deux pays. Les marchés béninois et nigériens dépendent mutuellement de divers produits agricoles, manufacturés et de biens de consommation. La cessation du transport fluvial bloque ces flux, menaçant les moyens de subsistance de nombreux commerçants et augmentant le coût des produits.
Transport et Logistique : Les transporteurs fluviaux, qui avaient trouvé un répit temporaire dans le commerce via le fleuve Niger, se trouvent désormais sans emploi. Les entreprises logistiques devront trouver des alternatives coûteuses, affectant les chaînes d’approvisionnement et augmentant les délais de livraison. il faut préciser que les communautés vivant le long des rives du fleuve Niger, qui dépendent du transport fluvial pour leur mobilité quotidienne, se retrouvent isolées. Cette mesure exacerbe les difficultés d’accès aux services essentiels tels que les soins de santé, l’éducation et les marchés alimentaires.
Le déploiement d’un fort détachement de la police républicaine sur les rives du fleuve pour empêcher tout passage peut créer des tensions avec les populations locales. Les mesures de sécurité accrues peuvent entraîner des affrontements et aggraver les ressentiments entre les communautés.
Aspects Politiques et Diplomatiques
Relations Bilatérales : Cette interdiction reflète la volonté du Bénin de formaliser ses relations avec le Niger en exerçant une pression supplémentaire. Cependant, cela pourrait également pousser le Niger à adopter des mesures de rétorsion, aggravant ainsi la crise diplomatique. La détérioration des relations entre le Bénin et le Niger pourrait avoir des répercussions sur la stabilité régionale. Les autres pays membres de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) pourraient être amenés à intervenir pour faciliter la médiation et éviter une escalade du conflit.
Eviter l’aggravation de la crise
Pour éviter une aggravation de la crise, il est crucial que les deux pays s’engagent dans un dialogue constructif. Des négociations bilatérales, possiblement sous l’égide de la CEDEAO, pourraient aider à trouver des solutions acceptables pour les deux parties. Les organisations internationales et régionales pourraient fournir un soutien logistique et financier pour atténuer les impacts économiques et sociaux de ces décisions. Des initiatives de développement économique et de soutien aux populations affectées pourraient être mises en place.