En Allemagne, une grève nationale sans précédent paralyse le réseau de transports publics, signe d’un malaise social grandissant dans un pays réputé pour son dialogue social efficace. Cette mobilisation, émanant du syndicat allemand des services, Verdi, fait suite à une semaine de grève des conducteurs de train qui a déjà mis à rude épreuve la patience des citoyens et l’économie du pays. Les revendications portent sur des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail, dans un contexte d’inflation croissante et de pressions économiques.
Aujourd’hui, à l’exception de la Bavière, toutes les régions d’Allemagne sont touchées par cette grève des transports en commun, affectant 14 entreprises de transport public. À Berlin, la grève s’est terminée ce matin, mais elle continue d’impacter le reste du pays. Le syndicat Verdi négocie de nouvelles conventions collectives, demandant notamment pour le Brandebourg une augmentation salariale de 20 %.
Cette grève s’inscrit dans une série de mobilisations massives dans le secteur des transports, marquée par la fin de la grève de cinq jours des conducteurs de train de la Deutsche Bahn, leur quatrième depuis novembre. Malgré une trêve promise jusqu’au 3 mars par le syndicat des conducteurs, Verdi pourrait envisager de nouvelles actions dans les semaines à venir.
L’Allemagne, autrefois louée pour la qualité de son dialogue social, voit aujourd’hui ce modèle se tendre face aux défis économiques. L’inflation et l’augmentation des coûts de la vie poussent les travailleurs de tous les secteurs à réclamer des augmentations de salaire. Ce climat économique et social tendu limite considérablement la marge de manœuvre du gouvernement, dont le budget a été retoqué par la Cour constitutionnelle, conduisant à d’importantes coupes budgétaires.
Cette situation contribue à un mécontentement généralisé, profitant aux extrêmes politiques, et a conduit à une impopularité record du gouvernement actuel. Avec 80 % de la population insatisfaite selon les sondages, l’Allemagne traverse une période critique, mettant en lumière la nécessité d’une réévaluation du dialogue social et des mesures gouvernementales pour répondre aux exigences des travailleurs et stabiliser le climat social.