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Gérard Depardieu : une tribune dénonce un “lynchage” médiatique, les associations féministes s’indignent

Une soixantaine de personnalités du monde de la culture, dont Bertrand Blier, Carole Bouquet, Nathalie Baye ou encore Carla Bruni, ont dénoncé un “lynchage” de Gérard Depardieu, mis en examen pour viols depuis 2020, dans une tribune publiée lundi soir sur le site du Figaro.

Dans ce texte, les signataires affirment que l’acteur est victime d’un “torrent de haine” et que “son statut de monstre sacré du cinéma” est la cause de cette “réprobation sans nuance”. Ils dénoncent également “une campagne de lynchage médiatique” et “une hystérisation collective”.

“Nous ne pouvons plus rester mués face au lychage qui s’abat sur lui, face au torrent de haine au mépris de la présomption d’innocence”, écrivent-ils. “Lorsque l’on s’en prend à Gérard Depardieu, c’est à l’art que l’on s’attaque.”

La tribune a suscité une vive réaction de la part des associations féministes, qui ont dénoncé une “instrumentalisation” de la présomption d’innocence. “La présomption d’innocence est un droit fondamental, mais il ne doit pas servir à justifier l’impunité”, a déclaré Me Anne-Claire Le Jeune, avocate de l’une des plaignantes.

“Ces signataires de la tribune sont complices de la culture du viol”, a ajouté Me Céline Fouchard, également avocate d’une plaignante. “Ils contribuent à faire passer le message que les victimes de viols ne sont pas crédibles.”

La tribune a également été critiquée par le gouvernement. La ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, a déclaré que “le respect de la présomption d’innocence est un principe fondamental de notre démocratie”. “Mais ce principe ne doit pas servir à justifier un silence complice sur les violences sexuelles”, a-t-elle ajouté.

L’affaire Depardieu a pris une tournure politique après les propos du président Emmanuel Macron, qui a défendu l’acteur lors d’un entretien à France 2. “Je ne vais pas commencer à retirer la Légion d’honneur à des artistes ou des responsables quand ils disent des choses qui me choquent”, avait-il déclaré.

Ces propos ont été vivement critiqués par les associations féministes, qui ont estimé que le président avait “soutenu l’indéfendable”. Gérard Depardieu, 64 ans, est mis en examen pour “viols et agressions sexuelles” depuis 2020. Les faits qui lui sont reprochés se seraient déroulés en 2018 et 2019.

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