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Féminicides au Kenya : Les athlètes féminines, victimes silencieuses de violences conjugales

 

Le meurtre de l’athlète ougandaise Rebecca Teptag, brûlée vive par son compagnon en décembre dernier, a mis en lumière un fléau qui ronge la société kényane : les violences faites aux femmes, y compris aux athlètes de haut niveau. Ce drame n’est que l’un des nombreux féminicides qui secouent le pays, où les violences conjugales représentent une réalité quotidienne pour des millions de femmes.

Des athlètes ciblées par leurs compagnons

Depuis 2021, trois athlètes professionnels ont été tués au Kenya, les principaux suspects étant leurs compagnons ou partenaires. Le meurtre de Rebecca Teptag, coureuse prometteuse, a révélé l’ampleur des violences subies par les athlètes féminines, souvent prises au piège de relations toxiques.

Les athlètes kényanes, confrontées à des difficultés économiques et à la pression de réussir, sont parfois amenées à entrer dans des relations avec des hommes qui promettent de les soutenir financièrement et émotionnellement. « Vous venez vous entraîner, mais vous n’avez pas de quoi manger ou un endroit où vivre. Vous finissez par accepter de dépendre d’un homme, et c’est là que les problèmes commencent », explique un membre de l’organisation Les Anges de Tirope, créée après l’assassinat de l’athlète Agnes Tirop en 2021.

Des violences en silence

Si les meurtres d’athlètes font souvent la une des journaux, de nombreuses autres violences restent invisibles. En effet, de nombreuses femmes kényanes victimes de violences domestiques ne peuvent porter plainte, souvent parce que les auteurs achètent le silence des autorités locales. « Mon amie a été violée par son mari, mais il a soudoyé la police pour étouffer l’affaire », raconte une femme kényane. La corruption dans le système judiciaire empêche souvent que justice soit rendue aux victimes, laissant les femmes sans recours.

Un combat communautaire pour la justice

Face à cette vague de violences, des organisations comme Les Anges de Tirope se mobilisent pour sensibiliser la population et offrir du soutien aux victimes. Chaque semaine, des rencontres communautaires sont organisées pour parler des violences basées sur le genre, partager des expériences et s’entraider. Ces initiatives visent à briser le silence et à encourager les femmes à dénoncer les abus, tout en plaidant pour un renforcement des lois et des sanctions contre les auteurs de violences.

 

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