🗳️🇨🇩 Élections en RDC : Tensions et Doutes à l’Horizon du 20 Décembre
À quelques semaines des élections présidentielle, législatives et communales prévues pour le 20 décembre en République Démocratique du Congo, le climat politique est plus que tendu. La confiance dans le processus électoral s’effrite, non seulement au sein de l’opposition, mais aussi parmi la société civile.
Au printemps dernier, des manifestants se sont regroupés pour dénoncer un potentiel “chaos électoral”. Sous les fenêtres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la police est intervenue pour empêcher ces protestataires, dont certaines figures majeures de l’opposition, d’atteindre le siège de cette institution clé. Parmi les voix les plus critiques, Martin Fayoulou a particulièrement mis en doute la constitution du fichier électoral, évoquant une opacité alarmante. Sa principale exigence ? Un audit extérieur, mené par un cabinet indépendant.
Plusieurs obstacles ont déjà entravé le processus d’enregistrement des électeurs. Des retards, des pannes de machines, des vols de matériel et même des accusations de corruption. L’insécurité dans certaines régions, en particulier dans l’est du pays, a empêché de nombreux citoyens de s’inscrire. À Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, si l’enrôlement a eu lieu, bien que de manière imparfaite, certaines régions ont été totalement exclues du processus, à l’image des territoires du Masisi et du Rutshuru, contrôlés en partie par les rebelles du M23.
Le désordre ne s’arrête pas là. Plusieurs mois après leur délivrance, de nombreuses cartes d’électeur sont déjà inutilisables : photos effacées, informations manquantes… La qualité de ces cartes suscite la méfiance et la frustration des électeurs.
La société civile, y compris l’Église protestante et la Conférence épiscopale congolaise, s’est jointe à l’opposition pour exprimer ses inquiétudes. Le nouveau président de la CENI, Denis Kadima, n’a pas échappé aux critiques. Jugé proche du président Tshisekedi par certains, il a toutefois affirmé que tout était mis en œuvre pour garantir la tenue des élections à la date prévue.
L’incertitude demeure. Malgré les assurances de M. Kadima, le financement des élections, évalué à 1,1 milliard de dollars, reste une question pendante. Alors que le compte à rebours est lancé, le pays s’interroge : la RDC est-elle réellement prête pour ses élections ?