L’Assemblée générale des Nations Unies a franchi un pas décisif mercredi en adoptant une résolution axée sur le rôle controversé des diamants dans le financement des conflits armés à travers le monde. Cette résolution met en lumière les défis inédits auxquels est confronté le Processus de Kimberley, une initiative internationale dédiée à l’éradication des diamants de la guerre de la chaîne d’approvisionnement mondiale.
Le représentant de la Russie, pays qui contribue à près d’un tiers de la production mondiale de diamants, a exprimé sa préoccupation face aux obstacles qui, selon lui, sont alimentés par une certaine perception de l’exceptionnalisme occidental. Il accuse les pays occidentaux de compromettre la coopération internationale dans le secteur du diamant pour des fins géopolitiques. Cette critique intervient dans un contexte où le Processus de Kimberley fait face à une pression croissante de la part d’un nombre restreint de pays, visant à transformer cette initiative en un outil de pression sur les États souverains.
Le Zimbabwe et la Tanzanie, parmi les cinq nations ayant présenté le projet de résolution, ont souligné leur soutien à cette démarche en raison de son potentiel à contrer l’insécurité générée par les diamants de conflit. La résolution vise ainsi à promouvoir l’éradication de la pauvreté, la prévention des conflits et l’élimination des diamants de guerre du commerce légitime, des objectifs qui constituent le cœur de la mission du Processus de Kimberley.
Pour la première fois, les participants à la plénière du Processus de Kimberley n’ont pas réussi à parvenir à un consensus l’année dernière, soulignant les tensions croissantes au sein de l’organisation. Avant l’établissement du système de Kimberley, les diamants issus de zones de conflit représentaient jusqu’à 15 % du marché mondial du diamant, une statistique qui illustre l’ampleur du défi à surmonter.
Cette situation met en exergue les complexités et les enjeux géopolitiques entourant le commerce mondial des diamants, soulignant la nécessité d’une coopération internationale renforcée pour assurer que les richesses générées par cette ressource précieuse contribuent au développement et à la paix, plutôt qu’à alimenter les conflits.