Site icon LESPHARAONS

Deux poids, deux mesures dans la gestion du transport au Bénin : Yango suspendu, Gozem épargné

Deux poids, deux mesures dans la gestion du transport au Bénin : Yango suspendu, Gozem épargné

La récente décision du Directeur Général des Transports Terrestre et Aérien, Jacques Ayadji, concernant les sociétés de transport Gozem et Yango, suscite des interrogations sur l’équité des mesures prises. En effet, dans un courrier en date du 5 décembre 2024, la société Yango a été suspendue pour « exercice illégal », tandis que Gozem a reçu un délai de deux mois pour se mettre en conformité. Ce traitement différencié soulève des questions sur l’impartialité et la cohérence des autorités dans la régulation du secteur.

Gozem et Yango : des réalités similaires, des décisions contrastées

Gozem et Yango sont deux sociétés de transport opérant au Bénin, connues pour leurs services de transport de personnes et de biens sur l’ensemble du territoire national. Si leurs initiatives sont saluées par l’opinion publique pour leur modernité et leur efficacité, elles ont également été pointées du doigt pour certaines irrégularités. Les deux entreprises exploitent des véhicules arborant leurs logos sans avoir fait les formalités afin de recevoir les autorisations nécessaires.

Cependant, les autorités ont choisi des voies divergentes pour traiter ces cas similaires. Gozem, déjà bien implantée depuis plus de cinq ans au Bénin, avec un siège visible et prestigieux à Fidjrossè, bénéficie d’un délai de deux mois pour régulariser sa situation via la plateforme SYGFR. En revanche, Yango, nouvelle venue sur le marché, a été suspendue de manière directe et sans délai pour se conformer malgré les lourds investissements consentis et les nombreux emplois créés.

Une gestion asymétrique : quelles implications ?

Cette différence de traitement soulève plusieurs problématiques. D’une part, Gozem a eu tout le loisir de s’installer et de consolider sa présence sur le marché béninois sans que ses manquements n’aient été publiquement pointés auparavant. D’autre part, la suspension immédiate de Yango, sans possibilité de régularisation, ressemble davantage à une mise à l’écart qu’à une simple mesure corrective.

Certains observateurs voient dans cette situation une limite dans l’approche des autorités. La tolérance accordée à Gozem questionne sur l’application des principes d’équité et de libre concurrence. Si les manquements de Gozem sont connus depuis longtemps, pourquoi avoir attendu pour exiger leur régularisation ? Et pourquoi Yango ne bénéficie-t-elle pas des mêmes opportunités pour corriger ses irrégularités ?

La transparence et la régulation en question

Au-delà des cas de Yango et Gozem, cette situation révèle des failles dans le système de régulation du secteur des transports. Il est légitime de s’interroger sur les critères ayant guidé ces décisions. Les autorités ont-elles manqué de vigilance face à Gozem ? Et si oui, cette même indulgence ne devrait-elle pas être accordée à Yango pour encourager une concurrence saine et équilibrée ? Les mesures annoncées par Jacques Ayadji traduisent une volonté de redynamiser le secteur des transports et d’assurer la sécurité des usagers. Cependant, leur application sélective pourrait miner la confiance des opérateurs et des usagers dans l’équité des décisions administratives. Le gouvernement doit impérativement clarifier sa position et adopter une approche uniforme pour éviter toute perception de favoritisme.

 

Quitter la version mobile