Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a tenu un discours surprise jeudi 12 décembre 2024, réaffirmant sa détermination à rester en poste malgré les menaces de destitution pesant sur lui après sa tentative controversée d’imposer la loi martiale. Accusant l’opposition de provoquer “une crise nationale”, Yoon a dénoncé un blocage institutionnel orchestré par le Parti démocrate, qu’il qualifie de “monstre”.
Une escalade politique inédite
L’origine de cette crise remonte au 3 décembre dernier, lorsque le président Yoon a instauré la loi martiale, justifiant cette décision par un “nécessaire retour à l’ordre” face aux motions de destitution répétées déposées par le Parti démocrate. Cette action a été perçue comme une tentative d’affaiblir les institutions démocratiques, déclenchant une opposition féroce et une motion de destitution votée le samedi 7 décembre par le Parlement, majoritairement contrôlé par le Parti démocrate.
Une seconde motion de destitution est prévue pour ce samedi, et son adoption nécessitera l’appui de 200 des 300 membres de l’Assemblée nationale, un objectif atteignable si des parlementaires du Parti du pouvoir au peuple (PPP), le parti présidentiel, votent avec l’opposition.
Discordes au sein du parti présidentiel
Alors que Yoon Suk-yeol s’était dit prêt à laisser son parti décider de la durée de son mandat dans une allocution précédente, il revient désormais sur cette promesse, créant des divisions au sein du Parti du pouvoir au peuple. Lors d’une conférence de presse simultanée à son discours, le chef du PPP a appelé ses parlementaires à voter librement, marquant un changement significatif dans la ligne officielle du parti, qui jusque-là boycottait les votes de destitution.
Les scénarios possibles
Si la motion de destitution passe, la Corée du Sud entrera dans une période d’incertitude politique, avec une éventuelle prise en charge temporaire par le Premier ministre en attendant des élections. Cependant, un vote défavorable à la destitution pourrait renforcer la position de Yoon, exacerber les tensions et affaiblir davantage les institutions démocratiques du pays.
Ce bras de fer politique met en lumière les défis de gouvernance en Corée du Sud, où les luttes partisanes intenses continuent de menacer la stabilité institutionnelle et le fonctionnement démocratique.