La réélection du président sortant Azali Assoumani, selon les résultats annoncés par la Commission électorale, n’a pas pris grand monde par surprise. Cependant, les circonstances entourant cette élection soulèvent des interrogations légitimes quant à sa légitimité.
Avec un taux de participation d’à peine 16 %, la victoire d’Azali Assoumani, avec 62,97 % des suffrages exprimés, est sujette à relativisation. En réalité, cela signifie que seulement environ 9,7 % de la population a voté en sa faveur, ce qui fait de lui un président largement minoritaire.
Les contestations émanant de l’opposition ne sont pas sans fondement. Des doutes subsistent quant à l’intégrité du scrutin, notamment en raison de l’important écart entre le taux de participation annoncé lors du scrutin (60 %) et celui annoncé lors de l’annonce des résultats (16 %). De plus, des irrégularités juridiques majeures ont été relevées, notamment la non-application du code électoral exigeant que le président en exercice prenne congé de son mandat pendant les élections.
La contestation de l’opposition est légitime, mais il est important de noter que tout citoyen comorien électeur est fondé à contester l’élection si des doutes subsistent quant à son intégrité. La Cour suprême devrait jouer un rôle crucial dans la résolution de ces contestations et dans la recherche de transparence.
Alors que Azali Assoumani entame son troisième mandat consécutif, les Comores semblent confrontées à des défis majeurs. Cependant, il est difficile de discerner quels sont ces défis puisque le président a déjà dirigé le pays pendant plus de 10 ans. La vie quotidienne des Comoriens, marquée par des défis socio-économiques, constitue en soi un défi considérable.
La division apparente au sein de l’archipel complique davantage la tâche de gouvernance. Cependant, étant donné la longévité d’Azali Assoumani au pouvoir, il est difficile de prédire quels nouveaux défis il pourrait relever, car de nombreux problèmes persistent depuis son précédent mandat.
En conclusion, la réélection d’Azali Assoumani suscite des questions sur la légitimité du scrutin, mais elle ne change guère la donne politique dans un pays confronté à des problèmes persistants. L’avenir des Comores dépendra en grande partie de la capacité du président réélu à relever les défis socio-économiques qui préoccupent la population et à instaurer une gouvernance transparente et démocratique.