Le 4 juin marque le 35ème anniversaire du massacre de Tiananmen, un événement qui demeure largement absent des livres d’histoire en Chine continentale, censuré sur Internet et interdit de commémoration publique. En 1989, le gouvernement chinois a envoyé l’armée contre des manifestants pacifiques réunis sur la place Tiananmen à Pékin, entraînant la mort de centaines, voire de milliers de personnes. Pendant longtemps, Hong Kong a été le seul endroit en Chine où cette mémoire était préservée et autorisée, mais cela a changé depuis la mise en place de la loi sur la sécurité nationale.
Tensions et sécurité accrue
Luky Siella, correspondant sur place, rapporte une présence policière massive à Hong Kong, notamment autour du Victoria Park, lieu traditionnel des commémorations. Des patrouilles de police, des fourgons blindés et des agents en civil surveillent attentivement les environs. Hier soir, un artiste qui tentait une performance en hommage aux victimes de Tiananmen a été rapidement interpellé. De plus, plusieurs activistes ont été arrêtés ces derniers jours sous le motif de “publication séditieuse” et en raison de “l’approche d’une date sensible”.
Effacement de la mémoire
Pendant 30 ans, Hong Kong était le seul lieu en Chine où la mémoire du massacre de Tiananmen était honorée. Cependant, depuis l’instauration de la loi sur la sécurité nationale en 2020, la situation a radicalement changé. L’opposition démocratique à Hong Kong a été largement réprimée, et le Parti communiste chinois continue d’effacer ce chapitre sanglant de son histoire. En Chine continentale, les jeunes générations ignorent souvent ce qui s’est passé il y a 35 ans sur la place Tiananmen, et il semble que Hong Kong suive le même chemin.
L’anniversaire de Tiananmen, autrefois un moment de recueillement et de mémoire à Hong Kong, est désormais marqué par une forte répression et une présence policière accrue. La loi sur la sécurité nationale a non seulement étouffé l’opposition démocratique, mais elle a également permis au gouvernement chinois de continuer à effacer cet événement tragique de l’histoire collective.