Candide Azannaï dénonce l’immixtion de l’exécutif dans l’affaire Boko-Homeky : une atteinte à l’indépendance de la justice
A travers une nouvelle publication dans la journée du 7 novembre 2024, Candide Azannaï, ancien ministre et allié du président Patrice Talon, a dénoncé ce qu’il qualifie d’immixtion flagrante du pouvoir exécutif dans l’arrestation et la détention d’Olivier Boko et Oswald Homeky. Pour l’ex-ministre, les actions récentes de l’exécutif révèlent une tentative évidente d’utiliser le pouvoir judiciaire à des fins politiques, en vue de neutraliser toute menace pour le régime en place, particulièrement en vue des élections de 2026.
L’immixtion dénoncée : un exécutif omniprésent
Azannaï met en lumière deux aspects troublants dans la gestion de l’affaire Boko-Homeky. Tout d’abord, il souligne les conditions suspectes de l’arrestation d’Olivier Boko, survenue après un appel direct du président de la République Patrice Talon. Selon certaines informations non démenties, Boko se rendait au domicile du chef de l’État au moment de son interpellation. Ce récit, soutenu par les avocats de Boko, questionne le rôle du président dans une affaire qui relève pourtant de la justice, et qui devrait rester indépendante de l’exécutif.
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Ensuite, l’ancien ministre pointe du doigt les conditions de détention des deux hommes. Selon plusieurs sources, ces conditions se seraient dégradées sur instruction directe de la présidence. Cette ingérence présumée dans le traitement des prévenus met en évidence une manipulation de l’appareil judiciaire à des fins politiques, selon Azannaï, qui dénonce un climat de persécution et d’intimidation visant à briser les figures influentes, notamment en vue d’affaiblir toute candidature de poids pour 2026.
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Un coup d’État imaginé pour masquer une crise politique
Azannaï va plus loin en qualifiant l’affaire Boko-Homeky de « fake coup d’État ». Il s’agirait, selon lui, d’une machination visant à détourner l’attention publique des véritables enjeux politiques du moment, notamment la crise de succession au sein du pouvoir en place. Oswald Homeky et Olivier Boko, auraient été pris dans un jeu d’intrigues visant à les écarter de la scène politique à travers des accusations sans fondement solide.
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Le récit du coup d’État, tel qu’il a été présenté par le procureur spécial de la CRIET, ne tient pas la route selon Azannaï. En effet, comment deux civils sans soutien militaire pourraient-ils préparer un putsch ? Pour lui, il s’agit d’un écran de fumée destiné à créer un climat de peur et à légitimer la répression.
Un appel à la libération immédiate
Dans ce contexte, Candide Azannaï appelle à la libération immédiate et sans condition d’Olivier Boko, Oswald Homeky, ainsi que tous ceux arrêtés dans le cadre de cette affaire. Il dénonce les pressions exercées sur les détenus pour leur extorquer des aveux sous la contrainte, et exige que la lumière soit faite sur les conditions de leur arrestation. L’ancien ministre conclut en appelant à une refonte du système judiciaire béninois, qu’il considère corrompu et aux ordres du pouvoir exécutif. Il invite également le peuple à rester vigilant face à la dérive autoritaire du régime, qui selon lui, cherche à écraser toute opposition avant les élections de 2026.