La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso a annoncé une prolongation de cinq ans de la période de transition. Cette décision fait suite à la signature d’une nouvelle charte après des consultations nationales dans la capitale, Ouagadougou, samedi dernier. Les discussions ont inclus des représentants de la société civile, des forces de sécurité et de défense, ainsi que des législateurs. Cependant, la majorité des partis politiques n’ont pas participé à ces consultations.
Kélmoussa Diallo, président du comité d’organisation, a annoncé que la transition durerait 60 mois à partir du 2 juillet de cette année. Le Burkina Faso rejoint ainsi une liste croissante de pays d’Afrique de l’Ouest où l’armée a pris le pouvoir, accusant les gouvernements élus de ne pas avoir tenu leurs promesses.
La junte actuelle a pris le pouvoir en septembre 2022 sous la direction du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait lui-même orchestré un coup d’État plus tôt cette année-là. Depuis lors, le gouvernement de transition opère sous une constitution approuvée par une assemblée nationale diversifiée.
La décision de prolonger la période de transition a suscité des réactions mitigées au sein de la population burkinabè et de la communauté internationale. D’un côté, certains citoyens voient cette prolongation comme une opportunité pour stabiliser le pays et renforcer les institutions démocratiques. De l’autre, des critiques craignent que cela ne soit un prétexte pour prolonger indéfiniment le pouvoir militaire, au détriment du retour à un gouvernement civil élu.
La décision de la junte militaire de prolonger la transition au Burkina Faso de cinq ans reflète une tendance inquiétante en Afrique de l’Ouest, où les interventions militaires deviennent de plus en plus courantes. Si certains espèrent que cette période permettra de stabiliser le pays, d’autres craignent que cela ne retarde indéfiniment le retour à une gouvernance démocratique.