Bénin : Une Police hors de contrôle, un gouvernement complice de l’impunité ? ⚖🚨
Après l’affaire Hounga à Hèvié non élucidée à ce jour ou deux policiers ont abattu un jeune dans sa rue, le décès de Fayçal Ouorou, survenu après une interpellation musclée par la Police républicaine à Parakou il y a quelques jours, vient raviver les débats sur les bavures policières et l’incapacité du gouvernement à instaurer une véritable réforme des forces de l’ordre. Alors que l’enquête progresse timidement, les premières réactions des autorités peinent à convaincre face à un système policier jugé hors de contrôle.
Un décès tragique et des réponses tardives
Fayçal Ouorou, retrouvé mort après son arrestation dans la nuit du 18 au 19 novembre, a été enterré à Parakou le 20 novembre. Ce n’est qu’après une forte indignation populaire, amplifiée par les réseaux sociaux, que le gouvernement a ordonné l’exhumation de son corps pour des analyses complémentaires. Ce retard dans la prise en charge de l’affaire illustre l’absence d’une véritable volonté politique de rendre justice rapidement. Alors que deux enquêtes – judiciaire et administrative – ont été ouvertes, les observateurs notent que ces initiatives semblent plus dictées par la pression publique que par une démarche proactive des autorités.
Une culture de l’impunité au sein de la Police républicaine
Les bavures policières, loin d’être exceptionnelles, sont devenues une réalité récurrente au Bénin. Le cas de Fayçal Ouorou s’inscrit dans une longue liste d’incidents où les responsabilités des agents ne sont pas clairement établies. Bien que le ministre de l’Intérieur, Alassane Séïdou, ait qualifié ces actes d’”inacceptables” et promis des sanctions plus strictes, les mesures annoncées – un arrêt de rigueur de 60 jours suivi d’un éventuel conseil de discipline – sont perçues comme insuffisantes pour dissuader de futurs abus.
Le gouvernement dans le collimateur
Au-delà des défaillances policières, c’est la responsabilité politique qui est directement mise en cause. Les critiques pointent l’inaction du gouvernement dans l’instauration de mécanismes efficaces pour superviser et prévenir les dérives des forces de l’ordre. Les valeurs fondamentales de la Police républicaine, souvent évoquées par les responsables, semblent rester lettre morte face à des pratiques de terrain largement déconnectées des discours officiels. Le ministre de l’Intérieur a rencontré le haut commandement de la police pour exiger des réformes, mais ces démarches apparaissent comme une réaction face à l’urgence plutôt qu’une stratégie cohérente pour régler un problème structurel.
Une opinion publique en colère et désabusée
L’affaire Fayçal Ouorou a suscité une indignation massive, révélant un fossé grandissant entre les citoyens et les institutions publiques. La lenteur des enquêtes et le manque de transparence dans leur conduite alimentent un sentiment d’injustice et de méfiance envers l’État. Pour de nombreux Béninois, le gouvernement se dédouane de ses responsabilités en rejetant la faute sur les agents de terrain, alors qu’il est lui-même garant de l’efficacité des forces de l’ordre. Les indignations après les kidnapping organisés par des club de sport au profit de la justice et les méthodes d’interpellation brutales n’ont jamais poussé le gouvernement à réagir. Aujourd’hui le cas de Fayçal Ouorou pourrait marquer un tournant dans les relations entre le gouvernement et une population lassée des promesses non tenues. Si des réformes profondes ne sont pas rapidement mises en œuvre pour garantir la transparence, l’impartialité et la discipline au sein de la Police républicaine, le Bénin risque de voir s’aggraver un climat de méfiance généralisée.
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