Bénin : Abus d’autorité et détentions arbitraires à Porto-Novo, la Police Républicaine sous le feu des critiques
Les actes de la Police Républicaine à Porto-Novo soulèvent une vague d’indignation au sein de la population. Des arrestations abusives, des détentions sans motif et des traitements inhumains sont dénoncés par plusieurs citoyens. Ces pratiques posent des questions sur le respect des droits humains et le rôle de la police, censée protéger les citoyens. Le témoignage d’un habitant de la ville illustre cette dérive préoccupante.
Arrestations nocturnes sans motif apparent
Un citoyen de Porto-Novo, animateur dans un établissement VIP, a relaté le calvaire qu’il a vécu entre la nuit du lundi et le mardi dernier. Vers minuit, alors qu’il se rendait à un stand de nourriture pour acheter à manger, il a été arrêté par des agents de la Police Républicaine, sans qu’aucune explication ne lui soit donnée. Embarqué de force dans un véhicule, il a été conduit, avec d’autres personnes arrêtées de la même manière, au commissariat du 4e arrondissement (DODJI) où ils ont été placés en cellule.
« Nous étions seize dans la cellule, et nous ignorions tous les raisons de notre arrestation. Pourtant, chacun de nous avait sur lui ses pièces d’identité. Nos téléphones ont été saisis, et nous avons passé la nuit dans des conditions dégradantes », a-t-il expliqué.
Des pratiques humiliantes dénoncées
Le lendemain matin, les détenus ont commencé à manifester leur mécontentement, exigeant leur libération pour pouvoir se rendre à leurs activités quotidiennes. Selon le récit, les demandes de justification n’ont rencontré que le silence des agents, qui se contentaient de dire que le commissaire n’était pas encore arrivé. Quelques heures plus tard, les détenus ont été informés qu’ils allaient être libérés. Cependant, avant d’être relâchés, ils ont dû subir une séance de photographie humiliante. Les quatre jeunes filles présentes ont été photographiées, tandis que les hommes ont été contraints de se déshabiller partiellement avant d’être photographiés à leur tour.
« Nous avons été remis en cellule jusqu’à l’arrivée du commissaire, aux alentours de 11 heures. Ce n’est qu’alors qu’on nous a dit que nous étions libres de partir, sans aucune explication sur les raisons de notre arrestation », a déploré le citoyen.
Une situation qui suscite inquiétude et indignation
Ces pratiques arbitraires ne sont pas des cas isolés à Porto-Novo, selon plusieurs témoignages. Les arrestations de citoyens sans motif clair, les détentions prolongées et les traitements dégradants semblent devenir monnaie courante, suscitant des interrogations sur le rôle véritable de la Police Républicaine.
Face à cette situation, des voix s’élèvent pour dénoncer ces abus d’autorité. Les habitants se demandent si un couvre-feu a été instauré dans le pays, ou si de nouvelles mesures de sécurité ont été mises en place sans communication préalable. Pour eux, ces pratiques vont à l’encontre des principes de l’État de droit et des droits fondamentaux des citoyens.
La multiplication des témoignages sur les abus de la Police Républicaine à Porto-Novo doit interpeller les autorités. Le Bénin, en tant qu’État de droit, se doit de protéger ses citoyens contre toute forme d’abus, même de la part de ceux qui sont censés faire respecter la loi. La Police Républicaine doit être un garant de la sécurité, et non un instrument de terreur et de répression.
La balle est désormais dans le camp des autorités, qui doivent réagir rapidement pour rétablir l’ordre et le respect des droits fondamentaux. Les populations, quant à elles, sont invitées à continuer de dénoncer ces dérives et à exiger justice pour les victimes d’abus.