La Première ministre Sheikh Hasina, au pouvoir depuis 2009, a démissionné lundi et quitté le pays, emportée par un mouvement de contestation d’une intensité inédite depuis l’indépendance du pays en 1971. Cette décision intervient après des semaines de manifestations violentes qui ont plongé le pays dans une crise sociale et politique majeure.
Un Départ Forcé par la Contestation
Sheikh Hasina a été vue quittant le Bangladesh à bord d’un hélicoptère alors que des centaines de milliers de manifestants défiaient le couvre-feu, envahissant les rues et prenant d’assaut le palais présidentiel. Ces manifestations, initialement déclenchées par la volonté d’abolir un système de quota favorisant les partisans de Hasina dans l’accès à l’emploi public, ont rapidement dégénéré en une crise politique majeure.
Une Répression Sanglante
La violente répression des manifestations par l’État a fait près de 300 morts en un mois, attisant davantage la colère populaire. Les manifestants réclamaient non seulement la fin du régime de Sheikh Hasina mais aussi la dissolution de ce qu’ils qualifiaient d'”État mafieux”. Des scènes de liesse ont suivi l’annonce de sa démission, avec des citoyens célébrant la fin de ce qu’ils considéraient comme une tyrannie.
Annonce d’un Gouvernement Intérimaire
Dans une adresse à la nation, le commandant en chef de l’armée, le général Waker-Uz-Zaman, a annoncé la démission de Sheikh Hasina et assuré qu’un gouvernement intérimaire serait formé pour diriger le pays. “L’honorable Première ministre a démissionné. Nous allons maintenant former un gouvernement d’intérim pour diriger le pays,” a-t-il déclaré, appelant au calme et à la stabilité.
Réactions Internationales et Droits de l’Homme
Les associations de défense des droits de l’homme, telles que Human Rights Watch, ont salué le départ de Sheikh Hasina. Selon leurs analyses, les institutions démocratiques, la liberté d’expression et les droits des minorités ont considérablement reculé sous son régime. “Ce n’est pas seulement la fin de la tyrannie de Sheikh Hasina, c’est aussi la fin de l’état mafieux qu’elle a créé,” a déclaré un porte-parole de Human Rights Watch.
Un Avenir Incertain
Le départ de Sheikh Hasina laisse le Bangladesh à un carrefour critique. Le gouvernement intérimaire aura la tâche ardue de rétablir l’ordre et de préparer le terrain pour de nouvelles élections. La communauté internationale observe de près cette transition, espérant que le Bangladesh puisse revenir sur la voie de la démocratie et des droits de l’homme.
La démission de Sheikh Hasina marque la fin d’une ère controversée pour le Bangladesh. Alors que le pays entre dans une période de transition, les défis à venir sont nombreux. Le gouvernement intérimaire devra naviguer entre apaiser les tensions sociales, garantir la sécurité et restaurer la confiance dans les institutions démocratiques.