Dans son édition 2023, l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) publié par Transparency International révèle des résultats mitigés pour le Bénin, un pays qui, malgré un score stagnant de 43 sur 100, réussit à progresser légèrement dans le classement mondial. Passant de la 72ème à la 70ème place sur 180 pays évalués, le Bénin se trouve à la croisée des chemins, entre les défis persistants de la corruption et les perspectives de réformes ambitieuses.
Cette stagnation du score à 43, identique à celui de l’année précédente, soulève des questions cruciales sur l’efficacité des mesures de lutte contre la corruption au Bénin. En effet, la permanence de ce score indique une résistance systémique aux changements et une lutte qui peine à produire des résultats tangibles malgré les efforts déclarés.
Au niveau régional, le Bénin partage sa 8ème place ex aequo avec le Sénégal, le Ghana, et l’Afrique du Sud, ce qui témoigne d’une performance relative dans un contexte africain où la corruption reste un fléau endémique. Les Seychelles, le Cap-Vert, et le Botswana se démarquent comme des modèles de bonne gouvernance, tandis que la Guinée équatoriale, le Soudan du Sud, et la Somalie illustrent les abîmes de la corruption sur le continent.
L’IPC 2023 met en lumière une réalité alarmante : plus des deux tiers des pays obtiennent un score inférieur à 50, signifiant une corruption perçue comme endémique. La moyenne mondiale, stagnant à 43, reflète un paysage international où le progrès contre la corruption est, au mieux, stagnant.
Pour le Bénin, ces résultats doivent servir de catalyseur pour une introspection nationale et une réévaluation des stratégies de lutte contre la corruption. Malgré une position relativement favorable dans le contexte africain, il est impératif de reconnaître que la stagnation n’est pas synonyme de succès. Les efforts doivent être intensifiés pour instaurer une culture de transparence et d’intégrité au sein du secteur public, soutenus par des mesures législatives et institutionnelles plus robustes.
La lutte contre la corruption est un marathon, non un sprint. Elle exige une volonté politique ferme, un engagement sociétal et des mécanismes de contrôle efficaces. Le Bénin, à l’instar de nombreux autres pays, se trouve à un moment critique où la décision de renforcer ou de relâcher les efforts contre la corruption peut déterminer la trajectoire de son développement économique et social pour les années à venir.
En conclusion, l’IPC 2023 pour le Bénin est un rappel que, bien que des pas soient faits dans la bonne direction, la route vers une gouvernance transparente et intègre est longue et semée d’embûches. Le moment est venu pour le Bénin de transformer ce point d’inflexion en une opportunité de réforme et de renouveau.