Une tentative de déstabilisation qui soulève des questions
L’arrestation d’Oswald Homeky, ancien ministre des Sports, continue d’alimenter les débats au Bénin, mais les zones d’ombre entourant cette affaire sont encore nombreuses. Alors que les médias ont initialement rapporté que le colonel Tevoedjre de la garde républicaine avait été placé en garde à vue, de nouvelles informations viennent bousculer cette version des faits. Selon des sources fiables, le colonel ne serait pas détenu, mais serait au contraire celui qui aurait alerté les autorités sur une supposée tentative de déstabilisation orchestrée par Oswald Homeky.
Une tentative de déstabilisation ?
Dans ses premières déclarations et selon une source militaire qui a requis l’anonymat, le colonel Tevoedjre aurait affirmé qu’Oswald Homeky lui aurait proposé de participer à une entreprise visant à déstabiliser le régime en place. Bien qu’il ait initialement accepté, le colonel aurait ensuite décidé de se rétracter et d’alerter les services de sécurité. Ces révélations jettent un nouveau regard sur l’affaire, laissant planer de nombreuses interrogations sur la nature exacte de ce projet et les véritables intentions d’Oswald Homeky.
Le colonel Tevoedjre n’a pas précisé en détail comment cette supposée déstabilisation devait se dérouler. Aucune indication n’a été donnée sur la nature exacte de l’opération – s’agissait-il d’un coup d’État ou d’une autre forme de subversion ? De plus, il est difficile à ce stade de savoir quel rôle le colonel aurait joué si cette tentative avait abouti. Cette absence de précisions laisse place à de nombreuses spéculations, notamment sur la solidité des preuves et la gravité des accusations portées contre Homeky.
Une répétition de l’histoire au Bénin ?
Le Bénin n’est pas étranger aux affaires de complot ou de tentative de coup d’État. En 2013, une autre affaire similaire avait secoué le pays. Johannes Dagnon, cousin de Patrice Talon et patron du BAI au Bénin, jusqu’à un passé récent, ainsi que le commandant Pamphile Zomahoun, avaient été interpellés dans une affaire de tentative de coup d’État. “Selon le procureur Justin Gbénamèto , l’idée de ce coup de force était d’empêcher le chef de l’Etat de rejoindre Cotonou “ après un voyage en Guinée Equatoriale “et instituer un régime militaire qui contraindrait le président Boni Yayi à l’exil”, affirme le procureur, Justin Gbenameto. Un projet détaillé de gouvernement avait même été présenté. Les deux hommes avaient été condamnés, mais finalement pardonnés par le président de l’époque, Boni Yayi.
Cette répétition de scénarios de déstabilisation politique semble être un phénomène récurrent dans la vie politique béninoise, où chaque régime semble confronté à son lot d’accusations de complot. Que ce soit pour des raisons réelles ou des motifs politiques, les affaires de coup d’État se suivent, mais ne se ressemblent pas toujours.
Une affaire aux multiples enjeux
L’arrestation d’Oswald Homeky intervient dans un contexte politique tendu, alors que les préparatifs pour les élections générales de 2026 sont en cours. Cette affaire pourrait avoir des conséquences profondes sur l’avenir politique du Bénin. En effet, les affaires de complot, surtout lorsqu’elles impliquent des personnalités influentes, sont souvent utilisées comme des leviers politiques pour neutraliser des opposants ou renforcer l’autorité en place.