La chute inquiétante de la liberté de la presse au Bénin depuis 2016.
Le Bénin dans le classement 2023 de RSF : la chute inquiétante de la liberté de la presse
Le rapport annuel 2023 de Reporters Sans Frontières (RSF) révèle une situation préoccupante pour la liberté de la presse dans le monde. Sur 180 pays évalués, seulement trois pays arrivent à obtenir une note « bonne » tandis que sept pays sur dix ont de mauvaises conditions pour les journalistes. La Norvège domine ce classement, alors que le Bénin, quant à lui, est classé à la 112ème position.
Depuis 2016, la situation de la presse béninoise ne cesse de se détériorer. Auparavant, le Bénin avait un des meilleurs classements en Afrique de l’Ouest en matière de liberté de la presse, mais aujourd’hui, il se retrouve loin derrière ses voisins comme le Ghana, le Burkina Faso, le Mali et la Côte d’Ivoire. Cette dégradation est surtout due à l’adoption de lois restrictives pour la presse, comme le code du numérique qui contient des dispositions répressives pour les journalistes.
Le gouvernement béninois se justifie en affirmant que ces lois visent à protéger les citoyens contre les discours de haine et les fausses informations. Mais pour les journalistes, ces lois sont souvent utilisées pour museler la presse et limiter la liberté d’expression. De nombreux journalistes ont été arrêtés, poursuivis en justice ou contraints à l’exil ces dernières années. Les récents déboires de journaliste Virgile Ahouansè de la Radio Christal en sont un exemple concret.
La situation de la presse au Bénin, est fortement déplorée par les organisations de défense des droits de l’homme et les journalistes béninois qui appellent le gouvernement à revoir ces lois et à garantir la liberté de la presse. Ils estiment que cette liberté est un pilier essentiel de la démocratie et du développement économique et social du pays.
Face à cette situation alarmante, il est donc urgent que le gouvernement béninois prenne des mesures concrètes pour protéger la liberté de la presse et garantir un environnement favorable à la pratique du journalisme. Cela passe notamment par la révision des lois restrictives et la mise en place d’un cadre réglementaire plus favorable à la presse. Les médias béninois doivent pouvoir exercer leur profession en toute sécurité, sans crainte de persécution ou de représailles.
La liberté de la presse est un droit fondamental qui doit être protégé et promu. Les médias sont des acteurs essentiels du développement démocratique et économique d’un pays. Les gouvernements ont donc la responsabilité de garantir la liberté d’expression et la liberté de la presse, sans lesquelles la démocratie ne peut exister.