L’échiquier politique béninois est actuellement le théâtre d’une intense spéculation autour de la révision de la constitution, une initiative menée par le député Assan Séibou. Au cœur du débat, les Articles 154 et 155 du texte fondamental qui encadrent fermement toute modification constitutionnelle, posant ainsi un sérieux casse-tête numérique à la majorité au pouvoir.
Le Verrou Constitutionnel : L’article 154 requiert l’assentiment des trois quarts des députés pour simplement considérer un projet de révision, tandis que l’article 155 élève la barre en exigeant l’approbation des quatre cinquièmes pour une adoption sans référendum. Actuellement, la mouvance présidentielle se trouve à une voix de ce seuil critique, plaçant l’opposition dans une position de faiseur de rois incontestable.
Dynamiques et Conséquences Politiques : En supposant que la mouvance cherche à naviguer ces eaux tumultueuses sans l’appui de l’opposition, elle s’expose à des risques considérables. Un référendum pourrait se transformer en jugement populaire sur la présidence de Patrice Talon, et non sur les mérites de la révision elle-même, risquant ainsi de galvaniser l’opposition et de préparer le terrain pour 2026.
Les Dés sont Jetés : Face à un tel dilemme, la perspective d’un compromis politique devient incontournable. Les enjeux sont élevés, et une tentative de révision constitutionnelle pourrait révéler des fissures au sein du bloc présidentiel, accentuées par des interprétations divergentes des décisions de la cour constitutionnelle et un mécontentement latent.
Dans l’état actuel des forces politiques au Bénin, la révision constitutionnelle souhaitée par le député Assan Séibou est loin d’être une entreprise assurée. Tout porte à croire que sans une habile négociation et un consensus véritable, la réforme pourrait s’avérer être un vœu pieux, illustrant la complexité du jeu démocratique et la nécessité d’une union sacrée autour de la table des discussions.