Une conférence de presse récemment tenue par le groupe parlementaire Les Démocrates à la salle Polyvalente Idji Kolawolé au Parlement a suscité un débat animé. Les députés ont émis des critiques sévères envers la Cour Constitutionnelle, l’accusant d’être en connivence avec les députés de la majorité. Ces allégations, toutefois, semblent négliger trois principes essentiels : l’indépendance judiciaire, la présomption d’impartialité, et le respect des décisions de la Cour.
Selon Jérôme Kounou, spécialiste des questions constitutionnelles joint pas notre rédaction, il est important que souligner qu’au Bénin, l’indépendance judiciaire est un pilier du système démocratique. En tant qu’institution indépendante, la Cour Constitutionnelle fonde ses décisions sur la Constitution et non sur les pressions politiques. A l’en croire, accuser la Cour d’avoir des liens avec un groupe politique spécifique met ce principe en question. Pourtant Les démocrates n’ont pas fourni assez d’éléments pour étayer leur accusation. De même, l’impartialité est un devoir fondamental pour les juges de la Cour. “Ils sont censés agir avec intégrité, sans favoriser aucun parti politique. Les allégations selon lesquelles ils seraient sous l’influence de certains députés portent atteinte à leur professionnalisme et à leur intégrité, surtout en l’absence de preuves substantielles”.
Il poursuit que le respect des décisions de la Cour est un autre aspect critique du système juridique. Bien que les divergences d’opinions soient courantes et acceptées, il est crucial de respecter ces décisions. Exprimer son mécontentement est une chose, mais accuser la Cour de collusion avec les députés de la majorité est une allégation sérieuse qui nécessite des preuves concrètes. En outre, la création de la liste électorale est une responsabilité partagée par tous les acteurs politiques. Les allégations de dysfonctionnement ne doivent pas être utilisées pour polariser le débat, mais devraient plutôt servir de point de départ pour des discussions constructives.
Il est essentiel de rappeler le caractère démocratique des institutions. Les membres de la Cour Constitutionnelle et de la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) sont élus ou nommés par des processus démocratiques. Affirmer que l’opposition n’a pas participé à leur sélection risque de minimiser ces procédures démocratiques.