🏛️ Bénin : Carlos Adohouannon et son féticheur condamnés à 30 ans de prison pour détournement de fonds publics 💰
Cotonou, 24 janvier 2025 – Le procès très attendu de la disparition de 4 milliards de francs CFA à la Direction générale des impôts (DGI) a connu son épilogue ce jeudi 23 janvier 2025. La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a prononcé des peines sévères à l’encontre des principaux accusés, marquant une avancée majeure dans la lutte contre la corruption au Bénin.
De lourdes condamnations pour les principaux accusés
Carlos Adohouannon, ex-régisseur de la DGI, a été reconnu coupable de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux. Il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle assortis d’une amende d’un milliard de francs CFA. Son complice présumé, le féticheur Blaise Salanon, a écopé de la même peine.
La cour a également ordonné la confiscation de tous leurs biens et les a condamnés à verser solidairement sept (7) milliards de francs CFA de dommages et intérêts à l’État béninois. Ces sanctions illustrent la détermination du gouvernement à éradiquer les pratiques frauduleuses dans l’administration publique.
Une défense rejetée par la cour
Lors de leurs derniers mots à la barre, les accusés ont tenté de plaider leur innocence. Carlos Adohouannon a imploré la clémence du tribunal, affirmant : « Je demande la clémence de la cour. » Pour sa part, Blaise Salanon a nié toute implication en déclarant : « Je n’ai pas volé l’argent de l’État et je n’ai pas de lien avec Carlos. »
Leurs avocats ont tenté de démontrer que leurs clients avaient été manipulés par des supérieurs hiérarchiques, suggérant qu’ils étaient des “victimes d’un système” qui les dépassait. Toutefois, ces arguments n’ont pas convaincu les juges de la CRIET.
Des acquittements et peines secondaires
Si les principaux accusés ont écopé de lourdes peines, la cour a également rendu des décisions plus clémentes pour d’autres prévenus. Marc Salanon, frère du féticheur, a été condamné à 7 ans de prison ferme et 2 millions d’amende pour blanchiment de capitaux.
Toutefois, plusieurs autres personnes mises en cause ont été acquittées au bénéfice du doute, faute de preuves suffisantes. Parmi eux figurent :
- Ablet Gustave Lambert, directeur général des ressources de la DGI ;
- Gisèle Salanon, sœur du féticheur ;
- Victorine Hounnou, cousine du féticheur ;
- Paul Edoh, chauffeur du féticheur ;
- Romain Awessou, employé du féticheur.
Ces acquittements ont suscité diverses réactions au sein de l’opinion publique, certains y voyant une preuve d’un procès équitable, d’autres déplorant d’éventuelles complicités occultées.
Un signal fort contre la corruption
Ce verdict envoie un message fort aux agents de l’administration publique béninoise et réaffirme la volonté du gouvernement de lutter contre la corruption et les détournements de fonds publics. L’affaire Adohouannon, qui a profondément choqué l’opinion publique, rappelle la nécessité d’une rigueur accrue dans la gestion des finances publiques.