
🔫🇧🇯 Nord-Bénin : les Forces spéciales frappent fort au “Point triple” face aux groupes terroristes
Les Forces spéciales béninoises viennent de remporter un succès stratégique significatif dans leur lutte contre l’insécurité au nord du pays. Deux opérations menées dans le département de l’Alibori, les 24 et 28 juin 2025, ont permis de désorganiser les cellules terroristes opérant dans la zone dite du “Point triple”, située à la jonction des frontières entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger.
Une zone sous haute tension
Le “Point triple” est considéré par les services de sécurité comme l’un des nœuds les plus vulnérables à l’activité des groupes armés non étatiques, en raison de sa géographie poreuse et de la présence historique de réseaux jihadistes transfrontaliers. Depuis 2021, le nord du Bénin subit une pression croissante des incursions terroristes, notamment dans les parcs nationaux, les villages frontaliers et les corridors logistiques. Face à cette menace, les Forces armées béninoises (FAB) ont multiplié les dispositifs de surveillance et les patrouilles tactiques. Leurs efforts se sont traduits cette semaine par une double offensive d’envergure.
Une frappe chirurgicale
Le 24 juin, une première opération a visé un groupe armé en mouvement. Selon des sources sécuritaires proches du dossier, les commandos d’élite ont réussi à neutraliser au moins trois individus et à saisir plusieurs motos et fusils d’assaut de type AK-47. Aucun soldat béninois n’a été blessé lors de cette action.
Mais c’est le 28 juin que le coup le plus décisif a été porté : une base terroriste en cours d’installation dans cette même zone a été localisée, puis attaquée par les troupes d’intervention rapide. Trois autres assaillants auraient été abattus, portant à six le nombre total de terroristes neutralisés en quatre jours. Le site visé servait, selon les renseignements collectés, de centre de regroupement pour préparer de futures attaques au Bénin et au-delà.
Une stratégie nationale de contre-terrorisme
Cette opération marque un tournant dans l’approche sécuritaire du Bénin. Le gouvernement a renforcé depuis 2022 la formation, l’équipement et le déploiement des unités spéciales dans le nord du pays. Le partenariat stratégique avec plusieurs pays occidentaux, notamment la France, les États-Unis et l’Union européenne, a permis un transfert de compétences et un appui matériel décisif.
L’engagement du président Patrice Talon à sécuriser le territoire, notamment dans les zones les plus exposées, est devenu une priorité politique. L’armée béninoise, longtemps cantonnée à un rôle logistique ou symbolique, s’affirme désormais comme une force proactive, bien formée, capable de répondre à des menaces asymétriques.
Une guerre d’usure qui continue
Malgré ces succès, les autorités reconnaissent que le combat contre le terrorisme dans la région est loin d’être terminé. Les groupes armés affiliés à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) ou au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) disposent encore de bases en territoire burkinabè et nigérien, d’où ils opèrent à la faveur de la désorganisation étatique dans certaines zones frontalières.
Toutefois, ces opérations menées par les FAB montrent que le Bénin est désormais prêt à passer d’une posture défensive à une stratégie offensive, dans l’objectif de sécuriser durablement ses populations et ses infrastructures vitales. Le “Point triple”, longtemps considéré comme un angle mort sécuritaire, redevient progressivement une zone sous contrôle républicain. La reconquête territoriale est en marche — à la pointe des fusils et avec la détermination d’une armée plus que jamais mobilisée.