🌾 Réformes de la commercialisation du soja au Bénin : Une mesure qui divise et inquiète 🇧🇯
L’annonce des nouvelles règles encadrant la commercialisation du soja pour la campagne 2024-2025 au Bénin suscite un vif débat. Si le gouvernement défend ces réformes comme une avancée vers une meilleure structuration du secteur, une partie de la population, notamment les producteurs, exprime des inquiétudes profondes. Les critiques pointent du doigt une centralisation accrue et des restrictions perçues comme un frein à l’autonomie économique des paysans.
Une intention louable, mais une exécution contestée
Le gouvernement béninois, à travers cette réforme, entend structurer une filière stratégique pour l’économie nationale et améliorer la transparence des opérations. L’idée de centraliser les ventes dans des magasins identifiés et d’imposer des balances certifiées vise à lutter contre les abus et à garantir une équité dans les transactions. De même, l’introduction obligatoire de fiches de convoyage entend sécuriser le transport et renforcer la traçabilité selon les autorités. Cependant, ces mesures, bien que justifiées en apparence, posent des problèmes d’application dans un contexte où une grande majorité des producteurs opèrent dans des conditions précaires.
Les risques pour les producteurs
Selon les pourfendeurs de la réforme, les obligations liées à la centralisation des ventes et à l’obtention de fiches de convoyage risquent d’alourdir les charges des producteurs, qui devront s’acquitter de frais logistiques supplémentaires. Pour les petits exploitants, ces coûts peuvent rapidement devenir insoutenables. Ils soulignet également un risque de marginalisation des petits producteurs. Ils sont souvent isolés dans les zones rurales, et pourraient être exclus des circuits commerciaux organisés, faute de moyens pour se conformer aux nouvelles exigences. Cela les exposerait davantage aux intermédiaires peu scrupuleux et à des pratiques d’achat déloyales. En imposant des règles strictes et complexes, le gouvernement pourrait favoriser indirectement les grands opérateurs au détriment des petits exploitants. Cette situation risque d’aggraver les inégalités au sein du secteur agricole.
Une réforme critiquée comme une atteinte aux droits économiques
Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une instrumentalisation de l’appareil d’État contre les intérêts des producteurs. Les critiques accusent le gouvernement de favoriser une centralisation excessive qui limite la liberté économique des paysans, tout en les exposant à des contraintes administratives souvent inadaptées à leur réalité.
Les opposants à la réforme, y compris des membres de la société civile et certains partis politiques, questionnent également l’absence de concertation avec les premiers concernés. Pour eux, cette réforme reflète une approche technocratique déconnectée du terrain. Face à ces préoccupations, il apparaît urgent que le gouvernement réévalue sa stratégie et engage un dialogue inclusif avec les acteurs du secteur, notamment les collectifs de paysans et les organisations de défense des droits des producteurs. Une réforme réussie devrait combiner structuration du secteur et soutien aux plus vulnérables, en garantissant une transition douce et équitable pour tous.