🇧🇯 Le Comité des Rites et Cultes : une violation de la Constitution selon Michel Alokpo 🛑📜
Un dĂ©bat brĂ»lant sur le principe de la laĂŻcitĂ©Â
L’implication de l’État dans le Toffa décrié
La récente organisation par l’État béninois des Vodun Days, sous l’égide du Comité des Rites et Cultes, suscite une controverse majeure. Selon Michel Alokpo, acteur religieux et ancien chargé de mission au ministère de l’Intérieur, cette initiative va à l’encontre des principes de laïcité consacrés par la Constitution béninoise.
Lors de sa prise de parole, Michel Alokpo a dénoncé le rôle proactif du gouvernement dans la gestion des festivités religieuses, notamment par la nomination d’un député ancien ministre à la tête du comité et la mise en place de consultations spirituelles au cours de ces cérémonies. Il souligne que l’État ne devrait pas s’immiscer dans des pratiques cultuelles, un domaine qui, selon lui, doit rester sous la responsabilité exclusive des communautés religieuses.
Une atteinte au principe de laïcité ?
La Constitution béninoise établit clairement la séparation entre l’État et les affaires religieuses. À travers l’organisation de cérémonies spirituelles et la mobilisation de fonds publics pour des rites religieux, Michel Alokpo estime que l’État outrepasse ses prérogatives. « L’État peut promouvoir la culture, mais il ne peut pas organiser ni financer des pratiques cultuelles », a-t-il martelé, rappelant que les autres confessions religieuses ne bénéficient pas d’un tel soutien financier.
Une critique basée sur des précédents historiques
Alokpo s’appuie sur des recommandations issues d’un colloque organisé en 2008 sur la laïcité et les limites de l’État dans le domaine religieux. À cette occasion, des experts avaient souligné la nécessité de préserver la neutralité de l’État en matière spirituelle. Face à ce qu’il qualifie de « dérive institutionnelle », Michel Alokpo envisage de saisir la Cour constitutionnelle pour statuer sur la légalité des actions du gouvernement. Il appelle également le président Patrice Talon à revoir l’implication de l’État dans les affaires religieuses afin de respecter les fondements de la démocratie béninoise.
Un débat sur fond de promotion culturelle
Si le Vodun est reconnu comme un élément central du patrimoine culturel béninois, la frontière entre culture et culte semble floue dans cette affaire. Alokpo reconnaît l’importance de promouvoir la culture endogène, mais insiste sur la nécessité de séparer le culturel du religieux pour éviter toute violation constitutionnelle.
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